Un communiqué diffusé à Abidjan en Côte d’Ivoire le 30 août 2024 a fait valoir que la douzième Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XII) qui s’est déroulé du 30 août au 2 septembre 2024 à Abidjan a réuni une coalition diversifiée de parties prenantes clés pour se pencher sur les défis urgents posés par le changement climatique à travers le continent.
La conférence accueillie par le gouvernement de la Côte d’Ivoire, est organisée par les partenaires de ClimDev-Afrique – la Commission de l’Union africaine (UA), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD) – en collaboration avec l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) et d’autres institutions régionales.
Le texte officiel a relevé que cette douzième édition de CCDA qui se tient en marge de la réunion spéciale de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), vise à unir les dirigeants, les décideurs politiques, les experts et les défenseurs pour explorer des voies innovantes, partager les meilleures pratiques et forger des partenariats stratégiques qui accéléreront la transition de l’Afrique vers un faible niveau de consommation – un avenir sobre en carbone et résilient au climat.
« La lutte contre le changement climatique est le plus grand défi auquel l’humanité ait été confrontée au cours du siècle dernier », a dit le ministre de l’Environnement de Côte d’Ivoire, soulignant l’ampleur de la crise climatique. Jacques Assahoré Konan a souligné l’impact disproportionné sur l’Afrique, qui contribuent à moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais qui supporte le poids des conséquences liées au climat. Concluant son speech dans le communiqué, il a laissé entendre que « l’adaptation à ces effets néfastes est une préoccupation majeure pour l’Afrique, et garantir un financement adéquat est essentiel. Le thème de cette conférence, « Financer l’adaptation climatique et la résilience en Afrique », et les experts rassemblés ici offrent une lueur d’espoir pour le continent ».
Pour sa part, la secrétaire exécutive adjointe de la CEA, Hanan Morsy, a souligné le déficit critique du financement climatique. « Malgré l’engagement de 2009 de 100 milliards de dollars par an, seule une fraction des 1 300 milliards de dollars estimés nécessaires pour soutenir la résilience climatique mondiale a été mobilisée. Le déclin du financement climatique mondial pour l’adaptation, plutôt que le doublement attendu d’ici à 2025, constitue une menace sérieuse pour les Objectifs de développement durable (ODD) et les investissements existants en matière de résilience », a-t-elle noté dans des propos relayés par le document officiel.
De son côté, Hanan Morsy a appelé à des solutions de financement innovantes qui n’exacerbent pas le fardeau de la dette de l’Afrique, en tirant profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour canaliser les investissements vers les efforts d’adaptation. Elle a également souligné l’importance de développer de solides Partenariats public-privé (PPP) et d’impliquer les parties prenantes à tous les niveaux pour intensifier les investissements en matière d’adaptation.
La Commissaire à l’agriculture, au développement rural, à l’économie bleue et à l’environnement durable (ARBE), de la Commission de l’Union africaine, Josefa Correia Sacko, a souligné les immenses besoins financiers pour les engagements climatiques de l’Afrique, affirmant que « les pays africains auront besoin d’environ 3 000 milliards de dollars pour mettre pleinement en œuvre leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN) d’ici à 2030. Toutefois, garantir un financement adéquat pour l’action climatique reste un défi important. C’est pourquoi nous sommes réunis ici aujourd’hui (Ndlr : 30 août 2024) – pour délibérer sur les actions et stratégies clés et pour consolider la position de l’Afrique au moment où nous évaluons les résultats de la COP28 et traçons la voie à suivre pour la COP29 prévue du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, dont l’économie dépend fortement des exportations de pétrole et de gaz, comme les Émirats arabes unis, où s’est tenue la 28ème Conférence des Parties (COP28).
« Je nous exhorte tous à parler d’une seule voix alors que nous nous préparons pour la COP 29. Notre objectif doit être de mobiliser des financements climatiques à grande échelle pour l’Afrique, en mettant clairement l’accent sur l’obtention de subventions plutôt que de prêts ou de dettes. Nous devons donner la priorité au financement de projets à fort impact et garantir que les marchés du carbone jouent en notre faveur », a-t-elle par ailleurs dit souligné la nécessité d’avoir une approche unie pour ce qui est du continent africain.
Si l’on fie au directeur du changement climatique et de la croissance verte, à la Banque africaine de développement (BAD), Antony Nyong, la nécessité d’une reconnaissance et d’une compensation pour les contributions significatives de l’Afrique aux efforts mondiaux d’atténuation sont indispensables. « Notre priorité doit être de favoriser un développement résilient au changement climatique tout en équilibrant l’adaptation avec des investissements tenant compte du climat. Cependant, cela ne peut être réalisé qu’avec un financement adéquat, un transfert de technologie et un renforcement des capacités, conformément au principe de responsabilités communes mais différenciées », a-t-il déclaré dans des propos repris par le document.
Rappelons que la douzième Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique s’est concentrée sur des thèmes critiques tels que le financement climatique, la croissance verte, la justice climatique et la coopération régionale. La conférence constitue une plate-forme essentielle permettant aux dirigeants, décideurs politiques et experts africains de collaborer sur des stratégies qui guideront le continent vers un avenir durable et résilient.
À mesure que la CCDA-XII se déroule, elle devrait catalyser des actions et des engagements audacieux qui non seulement répondront aux défis climatiques immédiats de l’Afrique, mais garantiront également un avenir prospère et durable pour les générations à venir, a conclu le communiqué.
Moctar FICOU / VivAfrik