Kinshasa : Atelier de haut niveau pour analyser les rapports sur l’exploitation forestière en RDC

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Par Franck zongwe Lukama                                  

Ce mardi 27 août 2024, l’organisation Actions pour la promotion et protection des peuples et espèces menacés (APEM) a organisé un atelier crucial à Kinshasa, dans le cadre du Réseau Environnement et Droits Humains (EDH). L’objectif de cet événement était d’examiner les rapports récents sur l’exploitation illégale de bois d’œuvre en République Démocratique du Congo.

Cet atelier des acteurs de la société civile, visait à faire le point sur les mesures et sanctions prises contre les sociétés responsables de cette exploitation, en prenant en compte les impacts sur les communautés locales et des peuples autochtones Pygmées. De par le contexte, la RDC, avec ses vastes forêts tropicales qui représentent 60 % du bassin du Congo, joue un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre climatique mondial. Cependant, la déforestation causée par l’exploitation industrielle du bois, souvent illégale, menace gravement ces écosystèmes vitaux et les modes de vie des peuples autochtones qui en dépendent.

L’atelier a permis de faire le point sur les initiatives récentes visant à améliorer la gestion des concessions forestières. Depuis l’adoption du code forestier de 2002, la RDC a vu la mise en place de plusieurs réformes, notamment la revue légale des concessions forestières lancée en avril 2021, soutenue par l’Union Européenne. Cette revue visait à identifier les contrats non conformes et à proposer des mesures correctives.

Le rapport de la commission ministérielle, formée par l’arrêté ministériel N° 16/CAB/VPM-MIN/EDD/EBM/CMB-TSB-PDK/02/2022, a joué un rôle crucial en réévaluant les concessions forestières pour assurer leur conformité avec les lois en vigueur. Le rapport a recommandé des actions sévères, telles que la résiliation des contrats obtenus illégalement, la suspension des contrats non conformes, et des poursuites contre les sociétés fautives. Malgré ces mesures ambitieuses, la mise en œuvre reste un défi majeur. L’Inspection Générale des Finances (IGF) a également souligné des irrégularités importantes dans la gestion des concessions, et a recommandé de suspendre toute nouvelle attribution de concessions jusqu’à l’assainissement complet du secteur.

Le rapport de l’atelier a mis en évidence plusieurs résultats clés, à la satisfaction totale des organisateurs ainsi que des parties prenantes. Maître Blaise Mudodosi, coordonnateur de l’APEM, a exprimé sa satisfaction quant aux avancées obtenues grâce à l’atelier. Selon lui : « Aujourd’hui, nous avons eu l’opportunité de nous réunir avec divers acteurs de la société civile pour analyser en profondeur les rapports sur l’exploitation forestière en RDC. Nous avons examiné les conclusions de la revue légale, les résultats de l’audit de l’Inspection Générale des Finances, ainsi que les recommandations de la Commission Ministérielle. L’objectif de cette réunion était de comprendre comment ces recommandations ont été reçues et mises en œuvre sur le terrain, et si elles sont réellement respectées. Cette rencontre a également permis de connecter avec des acteurs de différentes provinces pour enrichir nos perspectives et compléter les rapports avec des informations supplémentaires. Nous espérons que ces échanges nous aideront à élaborer des actions concrètes pour soutenir le gouvernement dans l’assainissement du secteur forestier, un enjeu crucial pour le développement durable des communautés locales et la préservation des droits des communautés et des peuples autochtones Pygmées ».

Cet atelier organiser par APEM dans le cadre du Réseau Environnement et Droits Humains (EDH) représente une étape significative dans la lutte pour une exploitation forestière plus transparente et durable en RDC. Les réformes en cours sont prometteuses, mais leur succès dépendra de la rigueur dans leur application et du soutien continu de la société civile. La RDC doit maintenant faire face au défi de transformer les recommandations en actions concrètes pour protéger ses forêts et assurer la justice pour les communautés locales et peuples autochtones Pygmées.

Par Franck zongwe Lukama, Journaliste

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