Ce qui était dans l’air est désormais officiel. En effet, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 17 juillet 2024 à Abidjan en Côte d’Ivoire, un prêt de 79,08 millions de dollars à l’Angola pour promouvoir l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes dans les secteurs de l’agriculture et les transports.
Si l’on se fie à un communiqué de la BAD reçu à VivAfrik, le financement de la Banque couvrira environ 64 % du coût total du Projet d’emploi pour les jeunes en Angola (AYEP) d’un montant de 124,68 millions de dollars américains, qui est financé conjointement par la Banque, le gouvernement angolais (23,3%) et le secteur privé (0,4%).
Le projet, mis en œuvre sur une période de cinq ans (2025-2029), développera les compétences numériques, techniques, écologiques et entrepreneuriales axées sur la demande, stimulera la créativité et l’innovation chez les jeunes, et soutiendra les start-ups pour qu’elles accèdent à des financements innovants.
Il améliorera également l’environnement opérationnel des entreprises et contribuera à développer les capacités institutionnelles en matière de marchés publics.
Le projet permettra de former plus de 95 000 jeunes aux technologies numériques et à l’enseignement et à la formation techniques et professionnels (EFTP) pour une agriculture et des transports intelligents face au climat.
La mise en œuvre du projet contribuera au Plan national de développement 2023-2027 de l’Angola, qui vise à promouvoir une économie durable, diversifiée et inclusive, moins dépendante des revenus pétroliers.
Le responsable du bureau pays de la Banque en Angola a relevé que « la Banque s’est fermement engagée à soutenir l’Angola dans son processus de diversification économique. Notre stratégie récemment approuvée fait de l’agriculture le moteur de la croissance en Angola, complétée par des investissements dans des infrastructures durables ».
« Ce projet permettra de s’assurer que les jeunes et les femmes ne sont pas laissés pour compte par le processus de transformation économique, mais qu’ils sont équipés pour être compétitifs sur le marché du travail et obtenir des emplois décents », a précisé Pietro Toigo.
Signalons que l’Angola a la deuxième croissance démographique la plus rapide d’Afrique, et les jeunes comptent pour la moitié des 35 millions d’habitants du pays. Le secteur agricole emploie plus de 50 % de la main-d’œuvre totale (56,3 % en 2022), tandis que le secteur des transports a le potentiel de créer davantage d’emplois grâce à ses chaînes de valeur au moment où le pays se développe de plus en plus pour devenir l’un des principaux centres logistiques d’Afrique.
Le projet sera déployé dans huit provinces du pays – Luanda, Huíla, Huambo, Benguela, Cabinda, Cuanza Sul, Bié et Malanje –, qui sont toutes des zones agroécologiques à fort potentiel, dont beaucoup sont situées le long du corridor de Lobito, et qui possèdent des installations de transformation et des institutions de formation émergentes.
Rappelons que depuis le début de ses opérations en Angola en 1980, la Banque africaine de développement a approuvé un total cumulé de plus de trois milliards de dollars de projets de développement du pays.
Moctar FICOU / VivAfrik
