Un projet de réduction des émissions de méthane lancé au Sénégal pour contrer le changement climatique

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Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), Daouda Ngom, a présidé la cérémonie officielle de l’atelier de lancement du projet « Interventions ciblées sur les émissions de méthane provenant des déchets en Afrique du Nord et de l’Ouest ».

Se prononçant lors de cet atelier, la représentante résidente de l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) au Sénégal a fait valoir, jeudi 25 juillet 2024, que ce projet permettra de renforcer le dispositif des initiatives déployées pour réduire les émissions de méthane dans ses zones d’intervention.

Assana Alio Magagi a ajouté que « le lancement de ce projet va compléter et renforcer le dispositif des initiatives déployées pour améliorer la gestion des déchets organiques en vue de réduire les émissions de méthane et des décharges ».

A l’en croire, la phase pilote du projet est prévue sur 12 mois, dans trois pays, notamment le Sénégal, le Maroc et la Côte d’Ivoire.

Mme Magagi a indiqué que des exemples pratiques comme « la gestion des fumiers et des influents, ainsi que l’introduction de méthode de riziculture moins émettrices de méthane peuvent apporter une différence significative dans les émissions de méthane ».

L’impact du méthane sur le climat demeure « significatif, bien que sa durée de vie dans l’atmosphère soit plus courte que celle de CO2 » a-t-elle renchéri, expliquant que « ses effets de réchauffement sont environ 84 fois plus puissants sur une échelle de 20 ans ».

La représentante résidente de l’Institut mondial pour la croissance verte a en outre indiqué que le secteur de l’énergie est responsable de près de 130 millions de tonnes d’émissions de méthane en 2023.

Les déchets organiques, provenant des entreprises alimentaires et agroalimentaires, représentent un pourcentage important et contribuent fortement aux émissions de méthane.

Mais soucieux d’offrir un modèle de croissance vert et inclusif, « GGGI a fait de l’économie circulaire un de ses axes stratégiques ». Et au Sénégal, « dans notre cadre de coopération, GGGI intervient dans ce secteur avec des projets ayant été mis en œuvre à Kolda, Kaolack, Tivaoune, Touba et Dakar », a dit la patronne de GGGI au Sénégal.

Selon elle, au cours de ces expériences, GGGI a principalement mis l’accent sur « les déchets plastiques, les boues de vidange et les déchets électronique et électrique. A Touba, nous avons installé une unité de traitement capable de gérer plus de trois tonnes par jour tandis qu’à Tivaoune nous avons réhabilité la station de traitement de boues de vidange tout en créant une chaine de valeur autour d’une économie circulaire par un accompagnement renforcé du secteur privé. A Dakar, nous avons installé une unité de démantèlement des D3E pour le SENUM et mis à sa disposition des camions de collecte de déchets », a détaillé la représentante résidente de l’Institut mondial pour la croissance verte.

« Le Sénégal, en 2020 a émis 7,46% d’émissions de méthane provenant de l’agriculture, selon, sa contribution déterminée au niveau national », a-t-elle rappelé, relevant par ailleurs, que le pays se fixe un objectif, « inconditionnel de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 7% avec la possibilité de porter ces émissions à 29,5% d’ici à 2030, avec le soutien de la communauté internationale ».

Fort de ce constat, elle est d’avis que la réduction des 19 % d’émissions mondiales de gaz à effet de serre de méthane, à l’origine du réchauffement climatique, peut avoir un impact immédiat sur la réduction du réchauffement climatique à court terme.

Mis en œuvre par l’organisation GGGI en collaboration avec Global Méthane Hub, le projet « Interventions ciblées sur les émissions de méthane provenant des déchets en Afrique du Nord et de l’Ouest » est une réponse aux émissions de méthane des déchets organiques.

« Cette intervention que nous menons ensemble, en plus de mener à des réductions considérables sur les émissions en méthane qui, à terme, en plus de contribuer à la CDN du Sénégal, pourront permettre de produire de la bioénergie ou du compost à partir de ces déchets », a souligné Assana Alio Magagi.

Au Sénégal, ce projet vise le développement d’un pipeline d’investissement précoce pour la réduction du méthane des déchets et effluents générés par les industries alimentaires et agro-alimentaires.

Alors que le Sénégal, qui dépend largement du secteur agricole., s’active énergiquement pour jeter les bases d’une industrialisation solide, nous assistons au foisonnement du secteur de l’industrie alimentaire et agro-alimentaire avec la présence d’un nombre important d’entreprises. « Ces entreprises, principalement préoccupées par leur développement industriel génèrent beaucoup de déchets organiques qui ne sont souvent pas traitées et rejettent du méthane dans l’atmosphère », a pour sa part regretté le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique.

Le Pr Daouda Ngom a déploré le fait que « ces déchets menacent la stabilité de notre environnement, elles pourraient être néanmoins utilisées comme valeur ajoutée qui pourraient créer de la richesse pour ces entreprises ».

Avec la mise en place de certaines technologies, ces déchets peuvent être valorisés en bioénergie ou en compost.

Voilà ce à quoi, selon le ministre, s’évertue ce projet innovant de l’Institut mondial pour la croissance verte. Au cours de cette première phase, les équipes de GGGI ont sillonné le pays, d’ouest en est, du nord au sud pour identifiées des entreprises potentielles qui pourraient bénéficier de leur intervention.

A l’en croire, une liste d’une dizaine d’entreprises a été élaborée sur la base de critères précis définis, de façon participative et scientifique avec les partenaires de mise en œuvre.

« En définitive, nous sommes impatients de connaitre les deux entreprises qui ont été retenues pour faire l’objet d’une étude de préfaisabilité au cours du troisième trimestre de cette année », a-t-il ajouté.

Il a relevé qu’aux fins de soutenir les entreprises sénégalaises à être performantes tout en assurant leur mise en œuvre environnementale, il urge de mobiliser des investissements considérables d’où la nécessité de l’engagement de l’Etat, des institutions internationales mais aussi du secteur privé.

Moctar FICOU / VivAfrik

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