L’« Alliance globale contre la faim et la pauvreté » lancée au Brésil

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Les ministres des Finances des pays du G20 se sont retrouvés à Rio de Janeiro, jeudi 25 juillet 2024, pour évoquer l’idée d’une taxation des super-riches portée par le chef d’État brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, qui préside l’instance. Et face au fléau de la malnutrition, qui persiste en raison notamment des conflits, des difficultés économiques et des intempéries extrêmes, Lula va lancer l’« Alliance globale contre la faim et la pauvreté », une priorité de la présidence brésilienne du G20.

Le défi est de taille : 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit 9% de la population mondiale, selon un rapport publié, mercredi 24 juillet 2024, par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et d’autres agences onusiennes.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva avait affiché ses ambitions, lundi 22 juillet 2024, lors d’un entretien à plusieurs agences de presse internationales, dont l’AFP. « La lutte contre les inégalités, contre la faim, contre la pauvreté, ne peut pas être menée par un seul pays. Elle doit être menée de concert par les pays qui sont disposés à assumer cette responsabilité historique », a-t-il dit.

Le dirigeant de gauche a une crédibilité dans ce domaine : ses programmes sociaux avaient permis de sortir des millions de Brésiliens de la pauvreté durant ses deux premiers mandats (2003-2010). L’« Alliance » vise à trouver des moyens financiers communs pour lutter contre la faim ou à répliquer les initiatives qui fonctionnent localement.

Face aux inégalités croissantes sur la planète, les ministres des Finances du G20 se retrouvent jeudi à Rio de Janeiro pour évoquer l’idée d’une taxation des super-riches, objet de vifs désaccords entre États membres. Poussée par le chef d’État brésilien Lula qui préside cette année le groupe rassemblant la plupart des principales économies mondiales ainsi que l’Union européenne et l’Union africaine, cette question sera sur la table à l’occasion d’une réunion dans l’après-midi.

« Certains individus contrôlent plus de ressources que des pays entiers », a fustigé, mercredi 24 juillet 2024, Luiz Inacio Lula da Silva à l’occasion du lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté. Priorité de la présidence brésilienne du G20, elle vise à rassembler des États et organisations internationales pour éradiquer la faim dans le monde. Selon le dirigeant de gauche, il faut taxer les milliardaires car « en haut de la pyramide, les systèmes fiscaux ne sont plus progressifs, mais régressifs ».

Les pays membres du G20 vont par ailleurs tenter de progresser sur la fiscalité des multinationales, près de trois ans après la signature d’un accord par près de 140 pays. Les négociations patinent sur la façon de taxer les multinationales du numérique là où elles exercent leur activité.

Transition climatique

Outre la taxation internationale, cette dernière réunion des grands argentiers du G20 avant le sommet des chefs d’État et de gouvernement les 18 et 19 novembre 2024, également à Rio, doit évoquer la situation économique mondiale, et vendredi 26 juillet 2024, le financement de la transition climatique et la dette. Alors que le G20 est entravé par les divisions entre pays occidentaux et Russie – également membre du groupe – depuis le début de la guerre en Ukraine, la rédaction d’un communiqué commun demeure un défi. Lors de leur dernière réunion en février 2024 à São Paulo au Brésil, les grands argentiers du G20 n’y étaient pas parvenus.

Moctar FICOU / VivAfrik  

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