Le ministre guinéen de l’Énergie, de l’hydroélectricité et des hydrocarbures prononcera un discours liminaire lors de l’African Energy Week (AEW) : Invest in African Energy 2024 conference – prévue du 4 au 8 novembre 2024 au Cap. Aboubacar Camara soulignera les efforts de la Guinée Conakry pour diversifier son portefeuille énergétique, en englobant les hydrocarbures, l’hydroélectricité et d’autres sources d’énergie, tout en exposant les initiatives stratégiques visant à transformer le paysage énergétique du pays.
Un communiqué diffusé au CAP en Afrique du Sud le 23 juillet 2024 a fait valoir qu’afin d’accroître les investissements et de stimuler l’exploration, la Guinée Conakry est en train de finaliser les conditions d’un appel d’offres portant sur 22 blocs, comprenant des actifs onshore et offshore. L’appel d’offres comprendra des ensembles complets de données sismiques et des conditions fiscales favorables conçues pour attirer un large éventail d’investisseurs. Au cours de AEW : Invest in African Energy 2024, le ministre Camara donnera un aperçu des opportunités de blocs émergents, en s’engageant avec des investisseurs mondiaux et des développeurs de projets pour faire progresser l’exploration dans le marché frontalier.
Rappelons que l’AEW : Invest in African Energy est la plateforme de choix pour les opérateurs de projets, les financiers, les fournisseurs de technologie et le gouvernement, et s’est imposé comme le lieu officiel pour signer des accords dans le domaine de l’énergie en Afrique.
En tant que marché des hydrocarbures largement inexploré, la Guinée Conakry se tourne vers le développement des infrastructures pour soutenir le commerce régional tandis que l’exploration progresse progressivement. Située à proximité de projets de gaz naturel à grande échelle en Mauritanie et au Sénégal, la Guinée Conakry a pour objectif d’établir un terminal GNL au port de Kamsar. Le projet sera exploité par le West African LNG Group et sa société mère – le promoteur du projet AfricaGlobal Schaffer – et comprendra des terminaux d’importation et d’exportation. D’une valeur de 300 millions de dollars, le projet comprendra un terminal de réception de GNL à service complet, une usine de liquéfaction et un terminal d’exportation. Le projet comprend également une centrale électrique au gaz de 1 900 MW qui alimentera les raffineries d’alumine proposées dans le pays. Ce projet d’infrastructure stratégique permettra non seulement d’importer du GNL régional, mais aussi de soutenir la sécurité énergétique et la croissance économique du pays en alimentant des industries telles que l’exploitation minière.
Le communiqué relate que, parallèlement, les progrès réalisés dans le secteur énergétique du pays visent à améliorer l’accès à l’électricité tout en créant de nouvelles opportunités d’investissement pour les entreprises technologiques, les développeurs d’énergie et les sociétés d’infrastructure. Ce mois-ci, l’Agence française de développement a approuvé un prêt de 60 millions d’euros à la Guinée Conakry pour améliorer l’accès à l’électricité en Guinée forestière. Ce prêt, d’une durée de 20 ans et assorti d’un délai de grâce de sept ans, vise à étendre les services énergétiques aux zones urbaines et rurales, y compris le projet d’interconnexion entre la Guinée et le Mali. Ce soutien financier devrait permettre d’améliorer l’infrastructure énergétique du pays, de renforcer le développement économique et d’améliorer la qualité de vie de nombreux Guinéens. Le pays redouble également d’efforts pour diversifier son portefeuille énergétique. En collaboration avec la société russe d’énergie nucléaire Rosatom, le pays s’apprête à déployer des centrales nucléaires flottantes afin de renforcer sa sécurité énergétique et de fournir une alimentation électrique stable à ses secteurs industriel et minier. Cette initiative vise à intégrer l’énergie nucléaire dans le réseau national et à répondre à la demande croissante d’énergie.
Le document officiel ajoute, en outre, que la Guinée Conakry encourage le développement du secteur des énergies renouvelables, en mettant l’accent sur l’énergie solaire et l’hydroélectricité. Le pays vise à ajouter 500 MW d’énergie solaire à son réseau, une initiative qui s’inscrit dans le cadre de son engagement à diversifier le bouquet énergétique. Ce plan comprend plusieurs projets dans diverses régions, visant à exploiter les abondantes ressources solaires de la Guinée pour répondre à la demande croissante d’énergie et soutenir le développement durable. En outre, des projets hydroélectriques tels que la centrale hydroélectrique de Souapiti (450 MW), qui fonctionne depuis 2022, le projet hydroélectrique d’Amaria (300 MW), actuellement en cours de développement, et le projet de barrage de Koukoutamba (294 MW), qui fait actuellement l’objet d’une étude de faisabilité, devraient renforcer la capacité de production d’électricité du pays.
Pour le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, NJ Ayuk, « la Guinée occupe une position stratégique dans la région MSGBC, où ses réserves inexploitées de pétrole et de gaz recèlent un immense potentiel. L’engagement du pays à faire progresser son secteur énergétique par le biais d’initiatives telles que le prochain appel d’offres pour 22 blocs témoigne d’une approche avant-gardiste qui non seulement stimulera la croissance économique, mais renforcera également la coopération régionale en matière d’énergie ».
Le ministre Camara plaidera enfin, selon le texte, pour le rôle de la Guinée Conakry dans le développement énergétique régional et mettra en évidence les opportunités de croissance durable et d’investissement dans le secteur énergétique dynamique de la nation. Il s’entretiendra également avec les parties prenantes et les entreprises du secteur de l’énergie afin d’attirer les investissements dans les secteurs des hydrocarbures et des énergies renouvelables. En outre, le ministre participera à la table ronde « Invest in MSGBC Energies », une plateforme dédiée à l’exploration des opportunités d’investissement dans la région. Les principaux experts de la région MSGBC se réuniront pour discuter des récents développements en matière d’énergie, des initiatives à venir et des réglementations favorables afin d’attirer de nouveaux acteurs pour investir dans le secteur de l’énergie de la région.
Moctar FICOU / VivAfrik