Le secrétaire général du SARAA appelle à agir sur plusieurs leviers pour relever le défi de la souveraineté alimentaire au Sénégal

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Au Sénégal, le nouveau régime estime que « les nouvelles orientations du pays en matière de politique agricole donnent une place prépondérante à la souveraineté alimentaire, gage d’une résilience aux multiples chocs externes que nous avons connus récemment avec la crise alimentaire liée à la pandémie de Covid19 et la guerre en Ukraine ».

Toutefois, « pour relever le défi de la souveraineté alimentaire, il faudra agir sur plusieurs leviers. D’abord, produire plus, de manière plus diversifiée, saine, nutritionnelle et durable. Ensuite, transformer et rendre disponibles, sans discontinuité, des produits alimentaires aux populations, quels que soient leur niveau social et leur lieu d’habitation. Enfin, il faudra créer les conditions favorables à une recherche agricole performante, au service de tous les acteurs des chaînes de valeur agro-sylvo-pastorales et halieutiques », a détaillé le secrétaire général du Syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire (SARAA).

Issa Faye s’exprimait, ce vendredi 19 juillet 2024 à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de réflexion sur les orientations stratégiques, les réformes institutionnelles, organisationnelles et financières de la recherche agricole pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire.

L’objectif de l’atelier qui se déroulera les 19 et 20 juillet 2024 est de mener des réflexions en vue de l’élaboration d’un plan d’action pour une recherche agricole performante, répondant aux objectifs de souveraineté alimentaire.

Signalons que la recherche agricole sénégalaise est minée par plusieurs obstacles. Selon le diagnostic de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), acteur majeur du système national de recherche agricole sylvo-pastoral, une situation préoccupante combinant une insuffisance des ressources humaines, une vétusté des infrastructures et surtout, une dépendance excessive vis- à-vis de financements extérieurs hante le secteur de la recherche.

A titre d’exemple, l’ISRA a validé en 2018, un nouveau plan stratégique et de développement (PSD) à la suite d’une réflexion participative, inclusive et itérative. Ce PSD a été construit sur un horizon de dix ans, deux phases de cinq ans, dont la première s’est achevée en 2022. « Malheureusement, sa mise en œuvre s’est heurtée à l’absence de moyens adaptés à la prise en charge des défis de recherche en lien avec les objectifs de souveraineté alimentaire », a regretté Issa Faye.

Qui a déploré le fait que le contrat de performance (CDP) signé entre l’ISRA et ses tutelles techniques et financières pour la période 2018-2020 n’a pas été exécuté. Pire, ce CDP n’a pas été financé. « Il aurait fallu au préalable apporter à l’ISRA un soutien institutionnel pour lui permettre d’atteindre ces objectifs qui lui ont été assignés », a-t-il poursuivi, ajoutant que malgré cet état de fait, « l’ISRA a pu poursuivre ses missions d’appui au développement du monde rural avec beaucoup de difficultés ».

Pour inverser cette tendance dans le domaine de la recherche agricole, « le gouvernement planifie, entre autres mesures, le recrutement de 200 chercheurs pour renforcer l’ISRA en ressources humaines sur une durée de cinq ans, et un changement de son ancrage institutionnel », s’est réjoui le secrétaire général du Syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire.

Toutefois, dit-il, les réformes à apporter vont au-delà et demandent des réflexions inclusives. C’est dans ce cadre que le Syndicat autonome de la recherche agricole et agroalimentaire (SARAA) organise, pour deux jours, un atelier visant à fournir un ensemble de propositions, dans le consensus, pour la réorganisation du dispositif institutionnel, le financement de la recherche agricole et la prise en compte des revendications des chercheurs pour de meilleures conditions de travail.                          

Venu présider la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le directeur de l’Agriculture, Moctar Ndiaye, a reconnu que « le secteur de la recherche est confronté à d’énormes défis ». « Et pour répondre à ces enjeux, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, le Dr Mabouba Diagne, a, avec ses équipes élaboré un plan stratégique de la souveraineté alimentaire intégrant plus d’une vingtaine de programmes destinés à transformer de manière structurelle notre agriculture », dit Moctar Ndiaye.

Qui a rappelé que « l’objectif principal de l’atelier est de mener des réflexions en vue de l’élaboration d’un plan d’action pour une recherche agricole performante et aligné sur les aspirations de notre plan stratégique de souveraineté alimentaire qui est de produire plus, de manière diversifiée et durable. Ceci est un impératif pour la souveraineté alimentaire et réduire considérablement notre dépendance vis-à-vis des importations alimentaires ».

Selon, M. Ndiaye les résultats de l’atelier sont très attendus notamment en ce qui concerne les propositions de réformes organisationnelles de l’ISRA, le financement de la recherche et l’ancrage institutionnelle qui vont être réadaptés peuvent être des leviers pour la réussite de ce nouveau plan stratégique en cours d’élaboration.

Moctar FICOU / VivAfrik

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