« Le Sénégal pourrait perdre jusqu’à 8% de son PIB d’ici à 2030 en raison des effets du changement climatique », regrette la représentante de la CCRS            

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« Le changement climatique constitue l’un des défis les plus importants auxquels notre civilisation est confrontée, entrainant une augmentation de la vulnérabilité des populations ainsi que de leurs moyens d’existence notamment dans la région du Sahel. Le Sénégal, pays Sahélien par excellence, figure parmi les plus vulnérables aux effets de ces changements car son économie dépend fortement de l’agriculture et de l’élevage qui restent fortement sensibles aux facteurs climatiques », a d’emblée fait valoir Leila Adamou Arouna du département technique, chargée du pastoralisme durable à la Commission climat pour la région du Sahel (CCRS).

S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation des besoins en renforcement de capacités dans le domaine d’adaptation aux changements climatiques et du projet de feuille de route de mise en place du Groupe de travail national (GTN) ouvert ce lundi 15 et qui prendra fin mardi 16 juillet 2024 à Dakar, la capitale sénégalaise et organisé par la Direction du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts (DCCTEFV), Mme Arouna qui cite un rapport de la Banque mondiale enfonce le clou.

« Selon la Banque mondiale, le Sénégal pourrait perdre jusqu’à 8% de son PIB (Ndlr : Produit intérieur brut) d’ici à 2030 en raison des effets du changement climatique. Ce qui toucherait en priorité les revenus des personnes vulnérables ».

En effet, dans le cadre du projet « Mise en œuvre des priorités régionales et nationales d’adaptation en Afrique Centrale et de l’Ouest (PACO) », la Commission climat pour la région du Sahel en partenariat avec le ministère de l’Environnement de la République fédérale d’Allemagne, appuie les pays du Sahel dans la mise en œuvre de leurs Plans nationaux d’adaptation et de leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN).

« Une étude réalisée en avril 2022 par l’Organisation internationale du Travail (OIT), a mis en exergue, entre autres, comme impact sur les systèmes biophysiques du Sénégal la baisse des précipitations et l’augmentation de l’évapotranspiration qui ont pour conséquences notables une baisse de plus de 50% du débit des fleuves Sénégal et Gambie, une remontée des eaux marines sur la Casamance, le Sine et le Saloum, une baisse générale du niveau des nappes, assèchement des rivières continentales et autres plaines d’inondations, la salinisation des eaux douces et des terres de cultures dans les zones maritimes. Aussi, cette étude prévoit la continuation de cette situation à l’horizon 2035 et les épisodes extrêmes varieront entre -30% et 30% », s’est inquiétée la chargée du pastoralisme durable à la Commission climat pour la région du Sahel.

Face à cette situation, il apparait fondamental de promouvoir des actions de réponses cohérentes et durables basées sur une approche globale visant à renforcer la résilience et l’adaptation des communautés. La coopération régionale est ainsi indispensable pour soutenir les pays les plus vulnérables notamment ceux de la région du Sahel dans les efforts d’adaptation aux changements climatiques.

« C’est dans cet esprit que le projet « Mise en œuvre des priorités régionales et nationales d’adaptation en Afrique Centrale et de l’Ouest », financé par le gouvernement allemand et exécuté sur la coordination de la GIZ par un consortium de partenaires. Ce projet qui est aligné sur le plan d’investissement climat pour la région du Sahel vise à soutenir les priorités des plans nationaux d’adaptation de Contribution déterminée au niveau national des pays bénéficiaires à travers les principales actions qui sont : la diffusion d’informations et de conseils sur les stratégies d’adaptation, le développement d’indicateur de progrès en matière d’adaptation et l’élaboration de systèmes d’informations sur le suivi des activités d’adaptation », a détaillé Leila Adamou Arouna.

Qui a révélé que pour l’année 2024, il prévu, dans le cadre du projet PACO que la CCRS renforce les capacités de trois de ses pays membres à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal sachant que les activités relatives au Bénin et à la Côte d’Ivoire ont été réalisées en mai et juin 2024.    

Venu présider la cérémonie d’ouverture de cet atelier au nom du Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), le Pr Daouda Ngom, le Colonel Papa Assane Ndiour, ingénieur des Eaux et Forêts par ailleurs Conseiller technique N°1 du METE a rappelé que le rapport sur le climat et le développement publié par le Groupe de la Banque mondiale pour les pays du Sahel en 2022, estime que « jusqu’à 13,5 de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté à travers la sous-région d’ici à 2050 du fait des chocs liés aux changements climatiques si des mesures urgentes en matière d’adaptation ne sont pas mise en place ».

A l’en croire, le changement climatique affecte sévèrement les populations et vient remettre en cause les gains de développement durement acquis. L’analyse, dit-il, indique que le changement climatique renforce les cycles de pauvreté, de fragilité et de vulnérabilité dans le Sahel.

C’est pourquoi, le Sénégal à travers sa CDN et son plan national d’adaptation a pris des mesures fortes visant à réduire la vulnérabilité du pays et à renforcer la résilience des secteurs et des écosystèmes face aux changements climatiques, la mise en œuvre de ces différentes mesures nécessitant l’engagement de toutes les parties prenantes.   

Moctar FICOU / VivAfrik  

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