L’assainissement autonome est utilisé aujourd’hui par plus de 80% des Sénégalais, selon GGGI

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« Promouvoir l’assainissement urbain inclusif grâce à la résilience climatique en Afrique de l’Ouest ». C’est au tour de ce projet que GGGI (Global Green Growth Institute = en français : institut mondial pour la croissance verte) a organisé sa deuxième réunion ordinaire du comité technique le 2 juillet 2024 à Dakar, la capitale sénégalaise.  

L’assainissement urbain inclusif à travers un modèle de croissance verte est un modèle d’assainissement promu par GGGI pour être en adéquation avec les besoins de transition écologique des différents pays où intervient le projet notamment le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.                               

A l’instar du Sénégal, il y a un comité technique dans chacun des deux autres pays qui a été mis en place afin de permettre aux partenaires du gouvernement mais aussi au secteur privé, les acteurs du secteur de l’assainissement et des changements climatiques à orienter le projet dans le but de mieux appuyer le pays dans lequel il est mis en œuvre.  

Dans le cas spécifique du Sénégal, a expliqué Abdoulaye Faye, chef de projet assainissement et gestion des déchets solides à GGGI, les priorités consignées en objectifs dans le cadre de ce projet portent sur trois éléments. Il s’agit entre autre du renforcement des capacités des parties prenantes. Ainsi, à partir de ce mercredi 3 juillet 2024, GGGI va organiser, pour la première étape, un atelier de deux jours (3 et 4 juillet 2024) visant à travailler sur le renforcement des capacités du comité technique. S’il y a des besoins exprimés même au-delà du comité technique qui permettent de contribuer à l’atteinte des objectifs du projet, GGGI se donnera les moyens d’organiser un atelier.

Le deuxième volet concerne l’intégration des changements climatiques dans les politiques d’assainissements. Sur ce plan, le Sénégal est en avance par rapport à beaucoup de pays. Dans la Contribution déterminée au niveau national (CDN) qui est l’engagement du pays en matière de réduction des Gaz à effet de serre mais également en matière des mesures d’adaptation aux changements climatiques, l’assainissement est parmi les secteurs cibles. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres pays. Dans le cadre de ce projet, « GGGI vise à renforcer cette position de l’assainissement avec pour objectif de capter des financements climatiques pour combler le gap de financement qui existe dans l’assainissement », a souligné Abdoulaye Faye. 

Quant au troisième volet, il permet de faire une transition opérationnelle vers cette mobilisation de financement par le développement de projets d’investissements. Cette phase se focalise sur des technologies innovantes qui permettent la gestion des déchets liquides mais également des déchets solides et qui sont en adéquation avec les besoins de financements climatiques.

Se prononçant sur le cadre de l’assainissement autonome dans ce projet, le chef de projet assainissement et gestion des déchets solides à GGGI a relevé que « l’assainissement autonome est une priorité dans ce projet. Car, dans la première version de la CDN qui été validée en 2020, l’assainissement autonome ne faisait pas partie des secteurs qui ont été évalués. Ce qui fait que la position de l’assainissement globalement a été sous-estimée. En intégrant l’assainissement autonome, on s’est rendu compte que les émissions attribuées à l’assainissement pourraient être multipliées par 5 ».

« C’est la base de cette phase 2 qui nous aider à transposer, à refléter cette réalité sur la prochaine version de la CDN. L’assainissement autonome est utilisé aujourd’hui par plus de 80% des Sénégalais. Ignorer ce qu’utilise 85% des Sénégalais va forcément biaiser le résultat, l’évaluation qu’on fait dans ce secteur », a conclu Abdoulaye Faye.

Moctar FICOU / VivAfrik

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