Lancement d’un nouveau programme de développement agricole de 53 millions d’USD au Malawi pour lutter contre l’insécurité alimentaire                        

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Le Malawi, pays très vulnérable face aux chocs climatiques et largement exposé à la faim, prend une mesure cruciale pour améliorer la sécurité alimentaire de ses citoyens. Le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le gouvernement du Malawi ont lancé aujourd’hui un programme de développement agricole de 53 millions d’USD pour aider à commercialiser la production agricole et renforcer la résilience des systèmes d’agriculture paysanne en vue d’augmenter les revenus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays. C’est du moins ce qu’a fait valoir un communiqué diffusé à Lilongwe le 2 juillet 2024.

Selon le texte officiel, le Programme de production agricole durable – Phase II (SAPP II), d’une durée de sept ans, dotera les agriculteurs des compétences et des ressources nécessaires pour lutter contre l’insécurité alimentaire, stimuler la création de revenu et améliorer les moyens d’existence des communautés rurales des districts de Dowa, Balaka, Lilongwe Rural et Mzimba. Ce projet s’adresse en particulier aux femmes : constituant plus de la moitié de la population du pays et la majeure partie des actifs du secteur, elles représentent 50% des participants au projet.

La directrice de pays du FIDA pour le Malawi, Bernadette Mukonyora, a déclaré que « le programme SAPP II est un investissement primordial pour l’avenir de l’agriculture malawite. Son lancement constitue une étape importante vers la sécurité alimentaire du pays. Par son action visant à autonomiser les petits producteurs, en particulier les femmes, tout en favorisant des pratiques durables, il contribuera à transformer le secteur agricole et à améliorer les moyens d’existence, gage de prospérité pour la nation entière. »

Rappelons que l’agriculture est le pilier de l’économie malawite. Elle représente 22,1% du Produit intérieur brut (PIB) et 80% des recettes extérieures, employant plus des trois quarts de la population active. Or, la moitié des exploitants disposent de moins d’un hectare à cultiver et sont tributaires des précipitations, des conditions permettant difficilement de couvrir leurs besoins alimentaires et encore moins de garantir la vente d’un excédent sur les marchés. À ce contexte difficile s’ajoutent les changements climatiques, la dégradation des terres, les ressources limitées, des systèmes de vulgarisation insuffisants, d’importantes pertes après récolte et des marchés peu structurés.

Le programme SAPP II s’attaque justement à tous ces obstacles. Il vise à promouvoir des pratiques de gestion des sols, des terres et de l’eau garantes d’une fertilité accrue, à remettre en valeur les terres dégradées et à réduire la pression exercée sur des ressources naturelles déjà appauvries par les chocs climatiques.

« Moins de six ans avant l’achèvement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le lancement de SAPP II arrive à point nommé. C’est l’occasion pour le pays de libérer tout le potentiel de son agriculture, d’accroître la productivité, de créer des richesses et d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, des points essentiels au regard des objectifs de développement durable des Nations Unies et parfaitement alignés sur le Programme du Malawi à l’horizon 2063 », a expliqué, dans le texte, Samuel Kawale, ministre de l’agriculture

Pour aider les petits exploitants à mieux commercialiser leurs produits, un soutien aux filières est prévu dans le cadre de SAPP II, fondé sur la demande des marchés, le potentiel de production, les perspectives de création d’emplois et les gains attendus en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’horticulture et la production de légumineuses et de légumes sont envisagées dans ce cadre, des cultures qui présentent le double avantage d’augmenter les revenus et de diversifier l’alimentation des ménages.

A l’en croire, ce programme facilitera également l’accès des agriculteurs aux financements par l’intermédiaire du Farmers Challenge Fund (FCF), qui proposera des dons de contrepartie destinés d’une part à l’acquisition d’intrants agricoles améliorant la productivité et de matériel de transformation des produits agricoles, et, d’autre part, à la mise en œuvre de techniques d’après-récolte.

Le document officiel a précisé que la conception du programme SAPP II fait preuve de souplesse pour répondre à la vulnérabilité du pays face aux chocs climatiques récurrents. Les fonds peuvent être réaffectés pour satisfaire à des besoins immédiats tels que l’accès aux intrants agricoles et la réparation d’infrastructures endommagées sous l’effet de chocs climatiques menaçant la sécurité alimentaire.

Citant les sources de financement de ce programme, le communiqué retient le FIDA (18,08 millions d’USD), le gouvernement malawite (8 millions d’USD), un financement national issu d’un mécanisme d’avances renouvelables (3 millions d’USD) et l’Union européenne (2,6 millions d’USD). Un montant de 15,6 millions d’USD reste à financer par d’autres organisations potentiellement intéressées.

Rappelons que depuis 1981, le FIDA a investi plus de 426 millions d’USD dans 15 programmes et projets de développement rural au Malawi, dont la valeur totale s’élève à près de 638 millions d’USD. Ces interventions ont bénéficié directement à plus de 2 millions de familles rurales.

Moctar FICOU / VivAfrik

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