La stratégie de la Banque africaine de développement (BAD) pour la Gambie sur la période 2021-2025, a produit, à mi-parcours de sa mise en œuvre, des résultats remarquables dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des transports, selon le rapport validé, le 13 juin 2024, par le Conseil d’administration de l’institution à Abidjan.
Si l’on se fie à un communiqué de presse diffusé à Abidjan en Côte d’Ivoire le 21 juin 2024, l’appui de son Document de stratégie pays (DSP) 2021-2025, le Groupe de la Banque a contribué, par ses interventions dans l’énergie, à améliorer considérablement l’accès de la population à une électricité abordable et fiable. Au moins, 70 % des Gambiens devraient avoir accès à l’électricité d’ici à la fin 2024 au niveau national et 50 % d’entre eux dans les zones rurales. Ces résultats remarquables tiennent à l’interconnexion avec le Sénégal qui fournit 50 mégawatts d’électricité par le biais des installations de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Gambie.
Les opérations de la Banque dans le domaine agricole ont permis de stimuler la productivité, d’accroître la production et d’attirer des investissements privés. Avec son programme, Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT, sigle en anglais) et le Programme de transformation de la chaîne de valeur du riz (RVCTP, sigle en anglais), les rendements de riz sont passés de 2,2 tonnes à 4 tonnes à l’hectare. De même, les rendements des cultures de maïs, d’arachide, de niébé et de sorgho se sont améliorés de manière significative au cours de la première période d’exécution du DSP. Pour accroître la production, 4 369 hectares de terre ont été soumis à une irrigation améliorée, ce qui a permis de produire 27 828 tonnes de riz. L’appui de la Banque a également permis de rendre disponible et durable les semences agricoles grâce au soutien apporté aux producteurs semenciers locaux.
Dans les transports, le pont transgambien et son réseau routier auxiliaire, qui relie les principales routes et destinations, favorisent la circulation efficace des biens et des personnes, stimulent le commerce, augmentent les revenus et améliorent les moyens de subsistance des utilisateurs et de la population de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. La construction du pont a permis de baisser les coûts de transport le long du corridor transgambien, grâce à une réduction de la durée de trajet, autrefois pénalisée par les retards dus à la traversée effectuée par ferry. Les coûts de transport des passagers et des marchandises devraient ainsi chuter de plus de 50 % à 100 % par rapport aux coûts antérieurs à l’investissement dans le pont et les déplacements annuels des ménages vers les établissements d’enseignement et de santé devraient être multipliés par deux, lit-on dans le communiqué.
« Les interventions de la Banque sont destinées à aider la Gambie à jeter les bases de sa transformation socioéconomique et à renforcer sa résilience. Compte tenu des priorités de développement à long terme du pays et des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, la Banque a apporté un soutien accru pour la diversification de l’économie et le renforcement de la résilience du pays, en ciblant les facteurs de fragilité », a expliqué, dans le texte, Joseph Ribeiro, directeur général adjoint de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Ouest.
Rappelons que le 31 mars 2024, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement en Gambie comprenait dix-sept projets, d’une valeur de 252,1 millions de dollars. Ces projets sont tous des opérations publiques financées principalement par des dons. Le secteur des transports absorbe la part la plus importante des financements, soit 51,2 %, suivi de l’agriculture et du développement rural (21 %), de l’énergie (17,5 %), de l’eau et l’assainissement (7,7 %), de la gouvernance (2,6 %) et du secteur social (2,6 %).
Moctar FICOU / VivAfrik