L’intelligence artificielle et la révolution numérique en cours changeront inévitablement le monde et ses systèmes agroalimentaires ; c’est pourquoi il est d’autant plus urgent que les transformations qu’elles entrainent profitent à tous et contribuent à relever les défis mondiaux, a déclaré, dans des propos relayés par un communiqué diffusé à Rome en Italie le 17 mai 2024, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Qu Dongyu qui s’exprimait vendredi 17 mai 2024 à l’occasion de la réunion des fédérations d’entreprises du G7, le Business 7 a expliqué que l’intelligence artificielle (IA) ne génère pas seulement un tournant dans le monde technologique, mais opère une transformation économique et sociale majeure de manière générale. A l’en croire, la FAO reconnaissait sa capacité potentielle à bénéficier à un large éventail de populations et à contribuer à des améliorations en matière d’efficacité et de durabilité.
Il a fait remarquer que « l’agriculture numérique pouvait révolutionner la façon dont nous produisons, distribuons et consommons la nourriture» et a mis en avant ses avantages potentiels pour les agriculteurs et les acteurs des systèmes agroalimentaires, comme l’amélioration des données sur les prix, la minimisation des pertes et gaspillages de nourriture, le renforcement de la sécurité sanitaire des aliments, et l’encouragement à recourir à de meilleures semences, engrais et pratiques durables, lit-on dans le communiqué.
Qui a rappelé que la manifestation s’est déroulée à Rome, au siège de la principale association professionnelle italienne : Confindustria. Le Business 7 rassemble les principales fédérations d’entreprises et fédérations industrielles des membres du G7 et de l’Union européenne. Une fois par an, le Business 7 présente ses recommandations quant aux sujets prioritaires sélectionnés à la présidence du G7, assurée cette année par l’Italie. Le Vice-Premier Ministre italien, M. Antonio Tajani, et nombre de présidents-directeurs généraux d’entreprises privées internationales assistaient également à la manifestation.
Le Directeur général de la FAO s’est exprimé lors d’une réunion destinée à explorer de nouvelles voies de coopération internationale à l’échelle mondiale, de même que le Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Afin de maximiser l’effet positif de ces innovations élargissant le champ des possibles, la FAO collabore étroitement avec tous types de partenaires, y compris des gouvernements, le monde universitaire, le secteur privé, la société civile et les organisations internationales, et défend une approche solide caractérisée par des stratégies ciblées, cohérentes et compréhensives, et des mesures mises en œuvre en synergie et en conformité avec les principes éthiques.
Données, énergie, climat
Le Directeur général a insisté sur le rôle central des données dans le domaine de l’IA et des technologies numériques, faisant remarquer qu’il fallait des données de qualité pour entraîner les outils innovants et accélérer les processus tels que la transformation des systèmes agroalimentaires. La FAO dispose d’une impressionnante base de données (FAOSTAT) – les données sont d’ailleurs au cœur du Cadre stratégique 2022-2031 de l’Organisation – ainsi que d’un laboratoire d’innovation pour tester de nouvelles sources et méthodes. Une contrainte de ces initiatives est que les écosystèmes de données requièrent des investissements importants et une collaboration efficace. La FAO se tient prête à s’associer au groupe Business 7 et au secteur privé dans ce domaine, a indiqué M. Qu, dans le communiqué officiel.
Un autre secteur dans lequel il est absolument essentiel de collaborer et d’harmoniser les approches est le secteur énergétique. La décarbonation à l’horizon 2050 n’est « simplement pas possible » si nous ne nous occupons pas de la consommation énergétique des systèmes agroalimentaires, a estimé le directeur général.
M. Qu a encouragé les acteurs du secteur privé à rehausser leurs ambitions en matière d’action climatique et à se montrer plus responsables quant à leurs chaînes d’approvisionnement et vis-à-vis des populations des pays dans lesquels ils trouvent, achètent et vendent leurs produits.
Moctar FICOU / VivAfrik