Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement, le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a approuvé le 22 mai 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire un don de 42,86 millions de dollars à l’Éthiopie pour mettre en œuvre le Projet de développement des Petites et moyennes entreprises (PME) agricoles pour l’emploi, a-t-on appris d’un communiqué de la BAD reçu à VivAfrik.
Destiné à stimuler la croissance et la productivité des micros, petites et moyennes entreprises dirigées par des jeunes et des femmes, le projet se concentre sur l’amélioration de l’accès au financement, la fourniture de services de développement des entreprises et le renforcement de l’environnement propice à l’entrepreneuriat.
Selon le document officiel, le projet bénéficie de plusieurs autres financements : 10 millions de dollars de la Banque de développement d’Éthiopie et 6,24 millions de dollars du gouvernement éthiopien. Ces apports considérables pour cette initiative prometteuse vont permettre d’éliminer les obstacles d’accès au financement pour les jeunes et les femmes entrepreneurs en Éthiopie.
Le projet permettra d’améliorer la croissance et la productivité de plus de 8 000 Micros, petites et moyennes entreprises (MPME) dirigées par des jeunes et des femmes. « Les interventions du projet arrivent à point nommé et soutiendront des réformes sectorielles majeures qui contribueront à renforcer le cadre stratégique et institutionnel pour l’inclusion financière, la jeunesse et le développement de l’entrepreneuriat dirigé par les femmes en Éthiopie », a déclaré, dans le texte, le directeur général adjoint de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Est, Abdul Kamara qui soulignait la nature transformationnelle du projet.
Le projet comprend deux piliers. L’un vise à élargir l’accès au financement et aux services non financiers pour les MPME agricoles dirigées par des jeunes et des femmes, avec un renforcement des capacités institutionnelles des principaux prestataires de services non financiers. Il aidera non seulement les institutions financières à accroître leurs prêts aux MPME agricoles dirigées par des jeunes et des femmes, mais il améliorera également la qualité et les divers services offerts par les principaux prestataires de services d’entrepreneuriat des secteurs public et privé, lit-on dans le communiqué officiel.
Ces améliorations visent à accroître la qualité des services de développement des entreprises et à promouvoir des liens plus solides entre les différents prestataires de services. Martha Phiri, directrice du Développement humain à la Banque africaine de développement a confirmé que « le projet axé sur les jeunes et les femmes entrepreneurs contribuera énormément à faire progresser le programme de croissance inclusive et les engagements de la Banque en matière de genre ».
Le deuxième pilier se concentre sur la conception, l’établissement et le déploiement du cadre de la Banque d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes (YEIB, sigle en anglais pour Youth Entrepreneurship Investment Bank). Son objectif est d’offrir un soutien financier et non financier à long terme pour atténuer les risques pour les jeunes entrepreneurs et nourrir leurs talents et leur esprit d’entreprise. Le soutien comprend une société de gestion chargée de superviser un fonds d’investissement en actions, fournissant un capital patient à long terme aux jeunes entreprises sous forme de fonds propres et de quasi-fonds propres. La société de gestion travaillera également en étroite collaboration avec le système national de garantie du crédit public en cours d’élaboration pour fournir des garanties aux institutions financières afin de les inciter à prêter aux jeunes entreprises, qui sont le plus souvent légères en actifs, sans garantie. Il collaborera également avec l’Institut de développement de l’entrepreneuriat du ministère du Travail et des Compétences pour renforcer les capacités des MPME, lit-on dans le communiqué de la Banque africaine de développement.
Le directeur par intérim du Développement du secteur financier de la Banque, Ahmed Attout, a expliqué que « le YEIB vise à surmonter les obstacles auxquels se heurtent les jeunes entrepreneurs en agissant comme un point d’ancrage de l’écosystème, en réunissant les parties prenantes, en réalisant des synergies financières et en faisant des jeunes entrepreneurs une classe d’actifs d’investissements attrayante ».
La mise en œuvre du projet met l’accent sur la collaboration avec le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, afin de capitaliser les opportunités de renforcement des entreprises, tout en se concentrant sur l’adaptation au climat à travers des initiatives de renforcement des capacités et d’autonomisation.
Moctar FICOU / VivAfrik