Le Niger a signé un protocole d’accord le 17 février 2024 à Niamey pour l’exportation de son gasoil vers trois pays voisins à savoir le Burkina Faso, Mali et le Tchad. Jean-Pierre Favennec, consultant spécialiste des questions pétrolières, souligne qu’un « approvisionnement à partir de la raffinerie de Zinder […] est une bonne chose pour ces pays, car cela évite des coûts de transport très importants ».
En termes clairs, le Burkina Faso, le Mali, et le Tchad vont prochainement bénéficier du carburant produit dans la raffinerie de Zinder, dans le sud nigérien. Un protocole d’accord a été conclu en ce sens le 17 février à Niamey, à l’issue d’une réunion des ministres de l’Énergie des pays concernés, un signe que les besoins en énergie priment sur les sanctions régionales contre le Niger, a constaté le consultant spécialiste des questions pétrolières. Rappelons que le Niger est sous sanction de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suite au coup d’État du 26 juillet 2023.
« Le Niger dégage quelques excédents qui peuvent être exportés vers les pays voisins »
« Le Niger dispose d’une petite raffinerie d’un million de tonnes par an qui couvre les besoins du Niger lui-même et qui dégage quelques excédents qui peuvent être exportés vers les pays voisins. Toute cette zone sahélienne, évidemment, est difficile à approvisionner à partir de la côte, donc un approvisionnement à partir de la raffinerie de Zinder – qui elle-même est alimentée par du pétrole brut qui vient de gisements d’Agadem, qui sont un petit peu au nord du Niger – est une bonne chose pour ces pays, ça évite des coûts de transport très très importants », a expliqué au micro de Benoît Almeras M. Favennec.
Jean-Pierre Favennec a relevé qu’« à mon sens, l’accord qui vient d’être passé montre tout simplement que les préoccupations commerciales, les préoccupations de sûreté énergétique, priment sur les sanctions qui ont été émises et sans doute, d’ailleurs, une continuité des coopérations, au moins à un niveau minimum, entre les différents pays de manière à faire face à une situation sécuritaire qui reste difficile ». Le Niger devrait dégager quelques dizaines de millions de dollars de ces exportations, a conclu Jean-Pierre Favennec.
Moctar FICOU / VivAfrik