En Éthiopie, près de 400 personnes sont mortes de faim dans les régions du Tigré et de l’Amhara au cours des derniers mois. C’est ce qu’a souligné, mardi 30 janvier 2024, le médiateur national, un rare aveu de décès liés à la faim de la part d’un organisme fédéral.
Cette annonce rare met en lumière l’ampleur de la crise humanitaire qui frappe ces régions, dévastées par la sécheresse et les conséquences de la guerre civile. Bien que des responsables locaux aient alerté sur des décès liés à la famine, le gouvernement fédéral avait initialement qualifié ces rapports d’erreurs, soulignant la complexité de la situation, insistant sur le fait que ces rapports étaient « complètement erronés ».
Le bureau du médiateur éthiopien a envoyé des experts dans les régions, qui sont en proie à la sécheresse et encore sous le coup d’une guerre civile dévastatrice qui a officiellement pris fin il y a 14 mois. Ils ont conclu que 351 personnes sont mortes de faim dans le Tigré au cours des six derniers mois, et 44 autres dans l’Amhara.
Ces régions sont confrontées à des défis multiples, notamment des conditions climatiques difficiles, des infrastructures détruites et des difficultés d’accès à l’aide humanitaire. Malheureusement, l’accès limité à l’aide alimentaire souligne l’urgence d’une intervention internationale pour atténuer les souffrances des populations touchées.
Seule une petite fraction des personnes nécessiteuses du Tigré reçoit une aide alimentaire, selon une note d’information, plus d’un mois après que les agences d’aide ont repris les livraisons de céréales à la suite d’une longue interruption due à des vols.
Seulement 14% des 3,2 millions de personnes ciblées par les agences humanitaires dans le Tigré ce mois-ci avaient reçu une aide alimentaire au 21 janvier 2024, selon le mémo du Tigray Food Cluster, un groupe d’agences d’aide coprésidé par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et des fonctionnaires éthiopiens.
Bien que la guerre civile en Éthiopie ait officiellement pris fin il y a 14 mois, ses conséquences persistent, exacerbant les difficultés déjà présentes. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour fournir une assistance immédiate et à long terme, répondant aux besoins alimentaires pressants et contribuant à la reconstruction des infrastructures essentielles. La crise actuelle met en évidence l’importance cruciale de la coopération internationale pour faire face aux crises humanitaires complexes.
Moctar FICOU / VivAfrik