Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana et le président sénégalais, Macky Sall, invitent les gouvernements africains et leurs partenaires économiques et financiers à redoubler leurs efforts en vue d’un accès universel du continent à l’électricité.
Les deux personnalités ont fait ce plaidoyer dans une tribune intitulée « Électrifier l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour un avenir plus lumineux ».
A cet MM. Sall et Diagana ont écrit : l’accès universel à une énergie abordable est essentiel pour améliorer les conditions de vie des populations africaines et faciliter davantage le fonctionnement des services sociaux. Il est indispensable pour la transformation structurelle des économies ».
Les deux hommes estiment que l’accès de tous les Africains à l’énergie électrique va stimuler la compétitivité de l’économie continentale et la création d’emplois en Afrique, estimant que l’Afrique a besoin de plus de 200 milliards de dollars US pour réaliser son objectif d’accès universel à l’électricité.
Selon cette tribune « atteindre un accès universel à l’électricité en Afrique subsaharienne nécessitera plus de 200 milliards de dollars de financements, avec un rôle essentiel de l’investissement privé ». « Pour y parvenir, suggèrent les auteurs du texte, il est impératif de renforcer les cadres réglementaires et de développer des compagnies d’électricité financièrement solides », lit-on dans le document.
Macky Sall et Ousmane Diagana pensent que le fait de « faciliter le commerce de l’énergie au niveau régional, pour faire baisser les coûts et offrir un accès plus large et plus fiable, est une priorité ».
Dans leur tribune, ils saluent les efforts fournis dans le but de faciliter l’accès de tous les Africains à l’énergie électrique.
Les deux personnalités ont donné l’exemple d’un projet mis en œuvre en République Centrafricaine, la construction d’une centrale de 25 mégawatts, qui a permis à quelque 250 000 personnes d’accéder à l’électricité.
« Une véritable crise énergétique »
D’autres initiatives similaires ont permis à des millions de consommateurs d’accéder à l’énergie électrique au Liberia, en Sierra Leone, au Tchad et au Togo, selon eux.
Ils donnent aussi l’exemple du lancement réussi, selon eux, de l’interconnexion des réseaux électriques de 14 des 15 pays membres de la CEDEAO.
De l’avis du dirigeant sénégalais et du fonctionnaire de la Banque mondiale, « si le niveau d’électrification du Sénégal est l’un des plus élevés d’Afrique de l’Ouest, avec un taux d’accès de 80 %, de nombreux pays du continent font face à une véritable crise énergétique ».
Selon eux, 220 millions de personnes – soit près de la moitié de la population des pays d’Afrique de l’Ouest – n’ont pas accès à l’électricité.
A les en croire, le non-accès à cette denrée limite leur capacité d’entreprendre ou d’accéder à des services d’éducation et de santé adéquats.
« Pour atteindre l’accès universel à l’électricité, le rythme d’électrification en Afrique de l’Ouest et du Centre doit tripler d’ici à 2030 », ont-ils souligné dans la tribune.
Concluant que « l’accès à une énergie abordable, fiable et durable est une condition essentielle pour améliorer la qualité de vie de chacun et aussi une nécessité pour transformer le continent ».
Moctar FICOU / VivAfrik