« La digitalisation des processus, quel qu’ils soient, est aujourd’hui une exigence. Donc la pertinence de l’utilisation de l’Intelligence artificielle (IA) ne se justifie plus. On est, de nos jours, conscient de l’intérêt, de la nécessité de mettre à profit l’IA au service de tout et l’agriculture ne doit pas rester en rade » a souligné la directrice du Bureau d’analyses macro-économiques (BAME) de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) en présence des acteurs clés des systèmes alimentaires au Sénégal.
Astou Diao Camara s’exprimait ce mardi 31 octobre 2023, lors l’atelier de lancement officiel du projet DERPIn (Innovations en matière de politique nutritionnelle et de résilience grâce au numérique) à Dakar, la capitale sénégalaise.
En effet, dans le but d’appuyer les planificateurs gouvernementaux et des opérateurs du secteur privé et les petits exploitants agricoles et leurs organisations dans l’élaboration de politiques et de programmes adaptés et sensibles au genre et d’exercer un impact sur la transformation des systèmes alimentaires et l’amélioration de la résilience face aux chocs, le projet DERPIn, coordonné conjointement par le Bureau d’analyses macroéconomiques de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA-BAME) et le Centre nationale de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), a été élaboré avec l’appui et le soutien financier de la coopération allemande à travers la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ ) et sous la supervision d’AKADEMIYA2063.
Selon les termes de références (TDR) de l’atelier, « le projet DERPIn vise à définir clairement et de suivre les facteurs de vulnérabilité à un niveau communautaire désagrégé à travers les strates sociales ; prédire les effets des différents chocs sur les moyens de subsistance, la distribution des actifs, l’accès aux services et les relations de pouvoir et enfin adapter et à ajuster les politiques à la nature changeante des chocs, à leur localisation, à leur gravité et à leurs modes de transmission ».
L’atelier de lancement du projet qui sera déroulé dans cinq pays d’Afafrique notamment au Sénégal, Bénin, Ghana, Ouganda et Malawi a pour objectif de définir, avec les acteurs, un plan de travail pour la durée du projet (3 ans) et les différentes activités à menées. De façon spécifique, l’atelier vise à présenter le projet et ses objectifs ; identifier les besoins en matière de données et d’analyse des systèmes alimentaires au Sénégal et identifier les potentiels obstacles liés à la réalisation des objectifs visés.
Poursuivant son allocution dans le cadre du prjet DERPIn, la directrice du BAME a relevé que ce projet « ++est innovant dans le sens où il veut mettre à profit l’Intelligence artificielle à travers des outils pour permettre à tous les acteurs des systèmes alimentaires pour à la fois, faciliter la planification, optimiser la prise de décisions. Il vise aussi à éprouver des outils déjà déroulés à travers d’autres projets notamment au niveau de AKADEMIYA2063 ».
Pour sa part, Babacar Cissé de AKADEMIYA2063 a laissé entendre que « DERPIn entant que projet représente notre ambition collective à exploiter les capacités du numérique où on avait les figuras du résilient. Aujourd’hui, nous nous réunissons ici en tant que divers acteurs des systèmes alimentaires, chacun devant apporter une contribution unique. Je pense que cette contribution et cette collaboration, en un mot, cette diversité va représenter un pacte de succès du projet DERPIn ».
De son côté, le chargé des questions climatiques au Conseil national de concertation et de coopération des ruraux a magnifié l’idée de ce projet qui selon lui, « vient à son heure dans un contexte de changement climatique où le producteur a perdu certains repères notamment les signes annonciateurs de l’approche de l’hivernage ».
A cet effet, Ousseynou Kâ a soutenu que « le paysan a aujourd’hui besoin de s’adapter aux mutations liées aux changements climatiques pour continuer à produire et à contribuer à la chaîne alimentaire. Il faut surtout sensibiliser les acteurs sur ces mutations ».
Moctar FICOU / VivAfrik