Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 24 octobre 2023 à Abidjan, le Document de stratégie pays (DSP) 2023-2028 pour l’Afrique du Sud. Les interventions de la Banque reposeront sur deux axes prioritaires : améliorer la gouvernance et développer le secteur privé du pays le plus grand et le plus peuplé d’Afrique australe.
Selon un communiqué de la BAD diffusé à Abidjan en Côte d’Ivoire le 26 octobre 2023, le DSP 2023-2028 vise à soutenir le gouvernement sud-africain dans ses efforts pour relever ses défis structurels, promouvoir son industrialisation et imprimer une trajectoire de croissance plus inclusive et accélérée en vue de réduire durablement la pauvreté. Son programme opérationnel indicatif s’élève à 1,54 milliard de dollars américains comprenant six opérations souveraines pour 887 millions de dollars et sept opérations non souveraines évaluées à 654 millions de dollars.
Dans le cadre du premier axe prioritaire du DSP, l’appui de la Banque africaine de développement consiste à améliorer la gouvernance économique et à stimuler l’investissement privé afin de promouvoir une croissance inclusive et la création d’emplois décents. Cela permettra d’élargir l’accès aux principaux services sociaux et économiques, de renforcer les compétences et l’employabilité et d’accroître la résilience aux chocs externes et climatiques. La Banque contribuera également à renforcer le cadre de gouvernance en vue de créer les conditions propices à la réalisation des projets d’infrastructure. En aidant le pays à lever les obstacles réglementaires liés à la politique économique, l’appui de la Banque permettra de réduire le coût des activités et contribuera à l’essor du secteur privé.
Le document officiel reçu à VivAfrik a fait état que, « parmi les résultats envisagés, figure la réduction du déficit budgétaire de 4,2 % du produit intérieur brut en 2022-2023 à 3 % en 2027-2028. La production d’énergie par le secteur privé devrait être portée de 100 Mégawatts en 2023 à plus d’un Gigawatt en 2028 et 700 nouvelles petites et moyennes entreprises (PME) supplémentaires devront accéder au financement, dont au moins 210 PME détenues par des femmes et 70 par des jeunes, d’ici à 2028 ».
La même source relate que pour le deuxième axe prioritaire relatif au développement du secteur privé, la Banque africaine de développement prévoit d’améliorer l’accès à des infrastructures de qualité, d’aider à relever la productivité et à renforcer la concurrence afin de promouvoir une croissance tirée par le secteur privé et la création d’emplois grâce à des projets transformateurs. Les interventions de l’institution seront ainsi dirigées vers les secteurs de l’énergie, du transport, de l’eau et l’assainissement, dans la mesure où l’amélioration de ces infrastructures contribuera à réduire le coût de l’activité économique, à accroître la productivité et à renforcer la compétitivité du pays à tous les échelons. Cette amélioration permettra aussi aux femmes d’accéder aux services de base et aux opportunités économiques.
Enfin, pour un renforcement de la durabilité et de la résilience, l’accent sera mis sur la protection des infrastructures contre les effets des changements climatiques. Ils seront pris en compte dans les projets d’infrastructure.
Dans le secteur des transports, l’action de la Banque devrait permettre de porter la part de marché du fret ferroviaire de 26,8 % en 2023 à 28 % en 2028 et l’achèvement de la construction de 38 kilomètres de tunnels en 2028.
Rappelons que le 30 juin 2023, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement en Afrique du Sud comprenait 23 projets pour un financement total de sept milliards de dollars.
Moctar FICOU / VivAfrik