Le gouvernement du Nigéria tente de redynamiser l’agriculture pour diversifier une économie trop dépendante de l’or noir. C’est dans cette optique que le Département américain de l’agriculture (USDA) a donné le 19 octobre 2023 à Abuja au Nigeria, le coup d’envoi d’un programme intitulé « Traceability and Resilience in Agriculture and Cocoa Ecosystems » (TRACE) au profit de la filière cacao, a-t-on annoncé dans un communiqué publié sur le site de l’ambassade américaine au Nigeria.
Ce nouveau projet, d’un coût total de 22 millions $, sera mis en œuvre sur la période 2023-2028 par Lutheran World Relief, une ONG œuvrant pour le développement durable et l’aide humanitaire, dans des zones de production à fort potentiel à travers les États d’Abia, d’Akwa Ibom, Cross River, d’Ekiti, d’Ondo et d’Osun.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le pays a produit 237 000 tonnes de cacao en 2016. Un résultat bien maigre comparé à ceux de la Côte d’Ivoire (1,47 million de tonnes) ou du Ghana (859 000 tonnes).
Suffisant pour le gouvernement d’essayer aujourd’hui de redynamiser l’agriculture pour diversifier une économie dépendante de l’or noir (90 % des revenus d’exportation, 70 % des recettes de l’Etat), qui sort péniblement d’une récession liée à l’effondrement des cours du baril.
Le Nigeria, 4ème producteur de cacao en Afrique derrière la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Cameroun, voit sa production de la fève stagne depuis quelques années en raison notamment d’un sous-investissement dans la filière.
C’est pourquoi, les interventions seront axées dans un premier temps sur la promotion de pratiques agricoles intelligentes et résilientes au changement climatique afin d’accroître la productivité des exploitations agricoles. Dans un second volet, les activités du projet viseront l’amélioration de la traçabilité au sein de la filière, en facilitant la documentation de l’origine des différents acteurs intervenant dans la production et la transformation du cacao.
Le projet TRACE est prévu pour former plus de 51 000 petits exploitants agricoles à des techniques de production agricole améliorées, ont clarifié les responsables, ajoutant que le projet devrait en outre contribuer à accroître les performances commerciales de 114 organisations d’agriculteurs et faciliter l’accès aux marchés pour plus de 68 400 agriculteurs à terme.
Moctar FICOU / VivAfrik