Célébrée chaque année le 18 octobre depuis sa création en 2016 par les Nations Unies, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l’Okapi conservation project, la Journée mondiale des okapis a pour but de sensibiliser le public à la conservation de cette espèce rare et menacée, ainsi qu’à la protection de son habitat naturel.
La République démocratique du Congo (RDC) a célébré cette Journée mondiale de l’Okapi à Epulu, à Mambasa, dans la province de l’Ituri. À cette occasion, la Réserve de faune à Okapis appelle les communautés locales, les peuples autochtones, les partenaires, et tous les citoyens concernés à travailler ensemble pour protéger l’Okapi et son habitat naturel, qui est menacé d’extinction en raison du braconnage, du trafic et de la déforestation.
« Il est essentiel que nous travaillions ensemble pour assurer que les okapis soient pleinement protégés pour les générations présentes et futures », a exhorté Papy Shamavu, directeur et gestionnaire du site de la RFO.
« A l’état sauvage, l’Okapi ne se trouve que dans les forêts du centre et de l’est de la RDC, ce qui le rend exceptionnellement vulnérable à l’expansion et à l’intensification des activités humaines », a-t-il insisté.
Soutenu par l’association Beauval Nature, l’Okapi conservation project protège et étudie les okapis des forêts d’Ituri et de Semliki en République démocratique du Congo. Actuellement classée « en danger d’extinction » sur la liste rouge de l’UICN, l’espèce est en déclin pour de multiples raisons. Tout d’abord, les okapis sont victimes de la déforestation, provoquée par l’instabilité civile et les exploitations minières et forestières illégales. Ils sont aussi chassés pour leur viande ou leur peau. La discrétion des okapis et les méthodes de comptage jusqu’à présent utilisées n’ont pas permis d’estimer avec fiabilité leur effectif. L’UICN estime qu’il serait compris entre 10 000 et 30 000 individus.
Mercredi 18 octobre 2023, des centaines de personnes ont participé à des manifestations sur le thème de l’Okapi dans huit villages des provinces de l’ituri et du Haut-Uele : Banana, Badengaido, Nduye, Bayenga, Betongwe, Apodo, Durba et Dingbo. Les manifestations dans chaque localité ont débuté par une conférence sur le lien qui existe entre l’Okapi et la forêt, puis des séances de sensibilisation de masse, un match de football et divers jeux sportifs et culturels pour les élèves, communautés locales et peuples autochtones ont eu lieu.
Et M. Papy Shamavu d’expliquer « la Journée de l’Okapi est un moment crucial pour sensibiliser les communautés locales, y compris les populations autochtones, à l’importance de la protection de cette espèce emblématique. Il est dans notre intérêt de protéger les okapis, non seulement parce qu’ils sont un emblème national pour la RDC, mais aussi parce que lorsque leurs populations seront en bonne santé et en augmentation, il sera possible de relancer le tourisme, ce qui pourrait bénéficier à la fois à la République et aux communautés locales ».
De son côté, Berce Nsafuansa, responsable des programmes pour Wildlife conservation global (WCG), partenaire historique de la RFC a ajouté que « l’heure a sonné pour que nous puissions nous mettre ensemble, comme un seul homme et participer à la protection de l’intégrité de la Réserve de Faune à Okapis et à la protection de l’okapi. Le pubille peut contribuer à mettre fin au braconnage et au trafic d’okapis en le dénonçant à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), aux autorités étatiques, coutumières et judiciaires, ce qui garantira leur protection pour les Générations actuelles et futures dans le monde entier ».
La Réserve de faune à Okapis abritait en 2013, selon les estimations rapportées par la RFO dans un communiqué transmis à Politico.cd, un sixième de la population mondiale d’Okapis-environ 5 000 sur plus de 30 000 vivant à l’état sauvage; cependant, en raison des menaces croissantes, ces chiffres sont bien inférieurs à ce jour.
Moctar FICOU / VivAfrik