« Le ministre des Pêches et de l’Économie Maritime (MPEM) a convoqué le 19 juillet 2023, la Commission consultative d’attribution des licences de pêche (CCALP) pour se pencher, entre autres, sur les demandes de licence de pêche à des navires de pêche industrielle », a informé la Plateforme des acteurs de la pêche artisanale du Sénégal (PAPAS) dans un communiqué transmis à la presse.
Ladite plateforme a tenu à rappeler aux membres de ladite commission que « le secteur de la pêche artisanale traverse des moments difficiles et est confronté à un départ massif de jeunes pêcheurs vers l’émigration clandestine à la recherche de lendemains meilleurs, avec des conséquences dramatiques dans bon nombre de familles de pêcheurs du Sénégal. Cette situation est due à une crise biologique et sociale sans précédent que traverse le secteur des pêches avec notamment la rareté de poisson et des conflits récurrents entre les communautés de pêcheurs. »
Et d’indiquer que « C’est dans ce contexte que le ministre des Pêches et de l’Économie Maritime (MPEM) demande aux membres de la CCALP de se prononcer par rapport aux demandes de licence de neuf nouveaux bateaux de pêche industrielle ciblant les ressources de petits pélagiques (Yaboy, Diaye, Cobo, etc…) dont ont besoin les sénégalais pour survivre et qui sont déjà surexploitées selon les résultats de la recherche. Cette situation de surexploitation ayant entraîné la rareté de poisson est vécue difficilement par les pêcheurs et a grandement contribué à l’émigration clandestine », a déploré la PAPAS.
» L’introduction de nouveaux bateaux dans la pêcherie de petits pélagiques serait une catastrophe biologique, économique, sociale et culturelle et va contribuer à racler le peu de poisson restant pour faire vivre les sénégalais », s’est radicalisé la structure.
Selon cette dernière, il urge de « rappeler aux autorités ainsi qu’aux membres de la commission, et prend en témoin l’opinion publique, que conformément aux recommandations de la recherche (du Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye (CRODT), du Comité des pêches pour l’Atlantique Centre-Est et de la Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO) et au principe de précaution, aucune licence de pêche ne doit être accordée à de nouveaux navires de pêche industrielle ciblant des espèces pleinement exploitées, voire surexploitées.
La gestion durable des ressources halieutiques que tous les textes en vigueur prônent ne rime pas en effet avec l’octroi de licences de pêches ou toutes autres formes d’autorisation sur des espèces surexploitées. La PAPAS usera de tous les recours possibles pour le respect de ce principe garantissant la survie des communautés de pêche. »
« Enfin, la PAPAS demande aux Autorités en charge du secteur de la pêche de prendre les mesures nécessaires pour arrêter le bradage des ressources halieutiques et d’adopter des pratiques de gouvernance responsable des pêches au profit des populations Sénégalaises, en général, et des communautés de pêche plus particulièrement », a-t-elle conclu.
Moctar FICOU / VivAfrik