La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, s’est entretenue avec une délégation de la Banque africaine de développement (BAD), conduite par la vice-présidente Beth Dunford, afin de stimuler la production agricole et la sécurité alimentaire de ce pays d’Afrique de l’Est, a indiqué l’institution financière panafricaine dans un communiqué transmis à la presse.
Selon le texte, la rencontre, qui s’est tenue le 27 juin 2023, a porté sur différents enjeux de développement, notamment la reconnaissance par la Banque des progrès accomplis par la Tanzanie dans le développement de son secteur agricole à la suite du Sommet Dakar 2 sur l’alimentation en Afrique, qui s’est tenu en janvier 2023.
La présidente Hassan est l’un des nombreux chefs d’État et de gouvernement à avoir présidé ou mandaté des boardrooms présidentiels lors du Sommet. S’y sont discutés les pactes nationaux de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles, centrés sur des solutions africaines pour stimuler les systèmes alimentaires du continent.
Rappelons que depuis le Sommet, la Tanzanie a triplé son budget dédié à l’agriculture et s’avère le premier pays à avoir mis en place un Conseil présidentiel chargé de superviser la mise en œuvre de son pacte. Le Conseil donnera ses autorisations et prodiguera des conseils sur la mise en place d’un environnement propice à l’exécution des plans de travail dans l’ensemble des chaînes de valeur des produits de base.
La présidente Hassan a remercié la Banque d’avoir organisé le sommet Dakar 2, qualifiant l’institution de « partenaire fiable » pour aider la Tanzanie à atteindre ses objectifs de développement dans l’agriculture et d’autres secteurs.
Le Pacte de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles de la Tanzanie, à l’instar des autres pactes nationaux de Dakar 2, prend ancrage dans l’agriculture mais touche de nombreux secteurs. Il s’agit notamment d’améliorer le commerce national, régional et international, de confirmer la viabilité financière des femmes qui travaillent ou possèdent la plupart des petites et moyennes entreprises agricoles africaines mais qui sont confrontées à des obstacles au financement, et de créer des emplois décents pour les jeunes tout au long de la chaîne de valeur agricole en Afrique, lit-on dans le document officiel.
La présidente Hassan et la Banque sont convenues de renforcer la collaboration avec d’autres partenaires au développement, afin d’assurer une approche holistique et intégrée pour la pleine réalisation du Pacte de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles de la Tanzanie.
La vice-présidente de la Banque chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social, Mme Dunford, a salué le « leadership dynamique » de la présidente Hassan et son engagement en faveur de la transformation de l’agriculture tanzanienne. Les progrès des résultats enregistrés à la suite du Sommet Dakar 2 sur l’alimentation en Afrique produisent des résultats tangibles pour le peuple tanzanien, a-t-elle déclaré dans le communiqué.
Pour leur part, les différents ministres tanzaniens chargés de l’Agriculture, des Finances, de l’Élevage et de la Pêche ont participé aux échanges, qui ont également porté sur le financement par la Banque d’une initiative nationale visant à attirer davantage de jeunes dans l’agro-industrie. Connue sous le nom Tanzania’s Building A Better Tomorrow: Youth Initiative for Agribusiness (« Bâtir un avenir meilleur en Tanzanie : initiative des jeunes pour l’agro-industrie »), elle se concentre sur l’autonomisation des jeunes dans le secteur agricole, qu’elle dote de compétences, notamment de technologies pour améliorer durablement leurs moyens de subsistance.
De son côté, le directeur de l’Agriculture et de l’Agro-industrie à la Banque, Martin Fregene a déclaré que « la Banque fournira aux jeunes des packs de technologies intelligentes contre les changements climatiques, afin d’améliorer la production de blé, de produits horticoles et d’oléagineux. Nous leur donnerons également accès aux financements et aux marchés ».
La Banque compte développer l’année prochaine une Zone spéciale de transformation agro-industrielle dans les hautes terres du sud de la Tanzanie. Les Zones spéciales de transformation agro-industrielle, une initiative phare de la Banque, créent des zones économiques en milieu rural afin de fournir une infrastructure agricole à guichet unique – en concentrant systèmes de production agricole commerciale, services publics, transports, transformation et d’autres services. Ces zones renforcent aussi la capacité à produire à grande échelle des produits alimentaires commercialisables sur les marchés locaux et internationaux.
Moctar FICOU / VivAfrik