Dans son rapport annuel publié mercredi soir, 28 juin 2023, le Haut Conseil pour le climat, instance indépendante chargée de juger les efforts de la France en matière de baisse de ses émissions de gaz à effet de serre et son adaptation au réchauffement climatique a une nouvelle fois livre un constat amer. S’il y a des avancées, les problèmes sont encore nombreux, et surtout, le rythme n’est pas suffisant.
Certes, ce n’est plus la politique des petits pas, mais ce n’est pas encore le pas de course… La lutte contre le réchauffement climatique s’appuie sur deux jambs : l’atténuation et l’adaptation. Et, sur ces deux points, on est loin du compte.
L’atténuation du réchauffement climatique tout d’abord, c’est à dire concrètement, la diminution des émissions humaines de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique : elle était de – 2,9 % en France l’an dernier. Un résultat honorable, mais dû notamment à des facteurs conjoncturels, comme un hiver chaud. Le rythme doit s’accélérer, il faut doubler les efforts, note le Haut conseil pour le Climat.
Quant à l’adaptation, la sécheresse et les feux de forêts en 2022 ont illustré les manques. Quelque 72 000 hectares ont brûlé et la France a dû faire appel à des moyens étrangers pour faire face aux brasiers. Plus de 2 000 communes ont eu un problème d’approvisionnement en eau et 8.000 communes ont demandé une reconnaissance en « catastrophe naturelle » en raison des effets du retrait-gonflement des sol argileux, qui provoquent des fissures dans les bâtiments. Le coût du phénomène pour les assurances, « évalué à 2,9 milliards d’euros, est à la limite du soutenable selon la Caisse centrale de réassurance », note le HCC.
« Baisses de rendement de 10 % à 30 % » dans l’agriculture, production hydroélectrique de « 20 % inférieure à la moyenne 2015-2019 », surmortalité liée à la chaleur… le HCC analyse un par un les impacts économiques et sociaux.
En résumé, la France n’est aujourd’hui pas prête à faire face aux conséquences du réchauffement climatique, lit-on dans le rapport. Pourtant, des lois sont adoptées, des engagements sont pris, mais c’est bien leur mise en œuvre qui pèche, souvent par manque de financements.
Moctar FICOU / VivAfrik