Sommet de Paris : « Le temps de l’inaction est révolu, il faut sauver des vies »

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Si le président français Emmanuel Macron demande « un choc de financement » pour les pays démunis, pour y arriver, il faut taxer les industries les plus polluantes, selon Walter Mawere, chargé de plaidoyer de l’ONG Care en Somalie. Il plaide également pour l’activation du fonds de pertes et dommages pour financer les mesures d’adaptation.

Qu’attendez-vous de ce sommet ?

Le temps de l’inaction est révolu, il faut maintenant commencer à sauver des vies. Nous devons soutenir les pays du Sud dans leur adaptation au changement climatique. Les dirigeants peuvent parler, mais pendant qu’ils parlent, les populations souffrent réellement des impacts dont ils parlent.

L’année dernière, nous avons accueilli avec joie la création d’un fonds pour les pertes et les dommages. Mais, il ne doit pas rester une coquille vide. Nous devons l’activer, et savoir comment obtenir ces fonds et par quel biais. C’est une question de vie ou de mort. Donc, je demande aux dirigeants de mettre de côté la politique et de se mettre d’accord pour que nous trouvions les fonds nécessaires pour soutenir ces communautés sur le terrain.

En attendant l’activation de ce fonds pour les pertes et dommages, où faut-il trouver l’argent pour aider les pays démunis à faire face au changement climatique ?

Il faut taxer les pollueurs et les tenir responsables des pertes et dommages subis par les pays vulnérables. L’année dernière, ces grandes compagnies pétrolières ont fait d’énormes profits. Nous pensons que si nous commençons à taxer ces profits, à taxer ces grandes compagnies pétrolières, nous devrions être en mesure d’obtenir les fonds nécessaires pour soutenir les pays du Sud qui souffrent réellement de l’impact du changement climatique.

Vous êtes au contact avec les populations en Somalie, comment sont-elles impactées par le changement climatique ?

En Somalie, rien que l’année dernière, 43 000 personnes sont mortes à cause de la sécheresse qui est provoquée par le changement climatique. Plus de 3 millions de personnes ont dû quitter leur foyer pour chercher la nourriture et de l’eau ailleurs.

J’ai récemment rencontré une famille qui pratiquait l’agriculture et l’élevage. Mais, il n’a pas plu pendant cinq saisons d’affilée et ils ont tout perdu. Aujourd’hui, ils n’ont plus les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. Donc, les gens meurent à cause du changement climatique. Les températures augmentent. Et, nous avons constaté dans certaines régions une augmentation soudaine des crues. On se rend donc compte que le changement climatique a vraiment dévasté un pays comme la Somalie, qui n’en est pas responsable, mais qui est pourtant l’un des pays les plus durement touchés.

Combien d’argent faut-il à un pays comme la Somalie pour booster sa résilience climatique ?

Actuellement, en Somalie, les besoins humanitaires s’élèvent à plus de 2,6 milliards d’euros rien que pour cette année. Nous sommes à mi-parcours et seuls 30 % de ces fonds ont été versés pour aider la population. Si aucune mesure urgente n’est prise, tous les progrès réalisés en Somalie au cours des dix dernières années seront anéantis.

Appel à manifester de militants écologistes à Paris

Plusieurs figures de la jeunesse qui se mobilise pour le climat se sont réunies ce jeudi à Paris en marge du sommet sur la réforme de la finance qui a lieu dans la capitale française. Vendredi à 8h, une manifestation est organisée pour appeler les participants au sommet à conclure un accord et à payer leur dette climatique envers les pays pauvres. Greta Thunberg, égérie de la jeunesse, a tenu à défendre lors d’une conférence de presse l’action des militants qui donnent l’alerte partout dans le monde mais qui sont réprimés, y compris en France où le gouvernement a lancé ce mercredi la dissolution du groupe écologiste des Soulèvements de la Terre. « Il y a une très grande hypocrisie à ce sujet. Et la France n’en est pas exempte, alors que depuis ce mercredi, des militants sont ciblés, opprimés et payent le prix de la défense de la vie et du droit de manifester. C’est comme si l’on punissait l’alarme à incendie parce qu’elle est trop forte au lieu de punir ceux qui allument et alimentent l’incendie qui ravage notre seule et unique planète », s’est insurgé la jeune militante.

Lisez l’intégralité de l’interview originale sur : https://www.rfi.fr/fr/environnement/20230622-sommet-de-paris-le-temps-de-l-inaction-est-r%C3%A9volu-il-faut-sauver-des-vies.

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