La compagnie pétrolière émirienne Adnoc avait accès aux mails des organisateurs de la COP28, selon The Guardian

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D’après le quotidien britannique The Guardian, la compagnie pétrolière émirienne Adnoc avait accès aux mails des organisateurs de la 28ème conférence de l’ONU sur le climat (COP28). « Une analyse technique réalisée par des experts a montré que le bureau [de la COP28] partageait des serveurs pour les courriels avec Adnoc », écrit The Guardian. Le journal affirme avoir découvert ce lien après avoir sollicité la COP28 et reçu en retour un message contenant le texte « Adnoc classification : internal » (« classification Adnoc : interne »).

A cet effet, la COP28 et une compagnie pétrolière ont partagé le même serveur de messagerie pendant des mois. C’est en tout cas ce que confirment les révélations du journal britannique The Guardian. En cause, le sultan al-Jaber, patron du géant pétrolier Adnoc et aussi président de la conférence de l’ONU sur le climat, qui se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï. Aujourd’hui, plusieurs associations et parlementaires demandent que le sultan se retire de la présidence, a fait valoir RFI.

L’organisation de la COP28 a alors reconnu avoir sollicité plusieurs experts « y compris Adnoc ». Mais selon des experts consultés par le journal, cela est allé beaucoup plus loin et « les serveurs d’Adnoc ont été impliqués à la fois dans l’envoi et la réception de courriels du bureau de la COP28 », a ajouté le quotidien.

A l’en croire, les organisateurs de la COP réfutent les accusations et assurent qu’ils échangeaient simplement des messages avec la compagnie pétrolière via un serveur commun. L’équipe a même changé de serveur lundi 5 juin 2023.

Mais le mal est fait. Manon Aubry, députée européenne du groupe de la Gauche dénonce à RFI un « scandale absolu ». Pour elle, « c’est comme si une multinationale du tabac supervisait le travail interne de l’Organisation mondiale de la santé ».

Rappelons qu’en 2022 déjà, les Égyptiens avaient été épinglés pour leur organisation de la COP27. Une application gouvernementale devait simplement « aider » les participants à la conférence, par exemple, en gérant les vols, les hôtels et les tables rondes sur place. Il n’a pas fallu longtemps aux experts en cybersécurité pour la pointer du doigt, et affirmer qu’il s’agissait d’un logiciel espion dont il était même difficile de se débarrasser.

Un an plus tard, c’est le même type de reproches qui peuvent être faits aux organisateurs émiriens. Malgré les demandes répétées des ONG et des parlementaires, son président ne sera pas remplacé d’ici novembre.

Moctar FICOU / VivAfrik

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