L’Organisation des Nations Unies (ONU) a fait valoir que plus d’un tiers des stocks mondiaux de poissons sont exploités à des niveaux non durables. Et ce n’est, selon les Nations Unies, un exemple parmi d’autres de la façon dont l’activité humaine nuit aux océans, qui couvrent plus de 70 % de la surface de la Terre.
Suffisant pour António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, d’appeler à une plus grande action pour protéger les océans dans son message diffusé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’océan le 8 juin 2023.
A l’en croire, « l’océan est à l’origine de la vie. Il nous procure l’air que nous respirons, la nourriture que nous mangeons. Il régule notre climat et notre météo. L’océan est le plus grand réservoir de biodiversité de notre planète ».
Outre ces avantages, l’océan produit également des ressources qui soutiennent les communautés, la prospérité et la santé. Dans le monde, plus d’un milliard de personnes dépendent du poisson comme principale source de protéines.
« Nous devrions être le meilleur ami de l’océan. Mais à l’heure actuelle, l’humanité est son pire ennemi », a déploré M. Guterres dans des propos relayés par le site internet des Nations Unies.
Le changement climatique induit par l’homme réchauffe la planète, perturbe les schémas météorologiques et les courants océaniques, et altère les écosystèmes marins et les espèces qui y vivent, a ajouté le chef de l’ONU.
Pour qui, la biodiversité marine est également menacée par la surpêche, la surexploitation et l’acidification des océans, les stocks de poissons s’épuisent et les eaux côtières sont polluées par des produits chimiques, des plastiques et des déchets humains.
Les courants changent
Selon António Guterres, « en cette Journée mondiale des océans, rappelons-nous que les choses changent ». Le patron de l’ONU a profité de son speech pour rappeler qu’en décembre 2022, les pays ont adopté un objectif mondial ambitieux visant à conserver et gérer 30 % des terres et des zones marines et côtières d’ici à la fin de la décennie.
2022 a également été marquée par un accord historique sur les subventions à la pêche et par la Conférence des Nations Unies sur les océans qui s’est tenue à Lisbonne, au Portugal, et au cours de laquelle le monde s’est mis d’accord pour prendre des mesures plus positives.
En effet, les négociations en vue d’un traité mondial juridiquement contraignant visant à mettre fin à la pollution par les matières plastiques sont actuellement en cours. En mars 2023, les pays ont adopté le traité historique sur la haute mer relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale.
De l’avis de M. Guterres, « la réalisation des grandes promesses de ces initiatives nécessite un engagement collectif. En cette Journée mondiale des océans, continuons à pousser à l’action. Aujourd’hui et chaque jour, donnons la priorité à l’océan ».
Crucial pour la sécurité alimentaire
Le site internet des Nations Unies a précisé qu’il s’agisse du changement climatique, de la sécurité alimentaire ou de la pauvreté, il n’y a pas un seul problème mondial qui puisse être résolu sans considérer l’océan comme une partie de la solution. C’est du moins le contenu du message de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’occasion de la journée mondiale de l’océan.
Signalons que l’océan est déjà la principale source de protéines pour plus d’un milliard de personnes dans le monde et offre de nombreuses possibilités pour aider à nourrir la population mondiale croissante.
Le développement rapide de l’aquaculture, c’est-à-dire de l’élevage de poissons et de plantes aquatiques, a pour sa part a souligné Manuel Barange, directeur des politiques et des ressources halieutiques et aquacoles à la FAO.
Poursuivant son allocution, il a relevé que « l’aquaculture a été le système de production alimentaire qui a connu la croissance la plus rapide au cours des cinq dernières décennies, passant d’une production pratiquement nulle il y a trois ou quatre décennies à une production aujourd’hui pratiquement identique à celle des pêches de capture ».
« Nous nous attendons à ce que l’aquaculture croisse d’environ 25% d’ici à la fin de la décennie », a-t-il ajouté avant de confier que la FAO a lancé une initiative de transformation bleue qui promeut les aliments aquatiques comme faisant partie de la solution à la faim et à la malnutrition.
Elle vise à garantir que les pêcheries sont gérées de manière efficace et durable et que la chaîne de valeur des aliments aquatiques est transparente pour le consommateur. L’agence onusienne indique enfin qu’environ 600 millions de personnes dépendent de la pêche et de l’aquaculture pour leur subsistance.
Moctar FICOU / VivAfrik