Bonne nouvelle pour les défenseurs de l’environnement. En effet, les données satellites accréditent une baisse de moitié de la déforestation entre janvier et mai 2023 par rapport à la même période en 2022, a affirmé le ministère brésilien de l’Environnement.
En termes clairs, la déforestation en Amazonie brésilienne a chuté de 31 % lors des cinq premiers mois du gouvernement Luiz Inácio Lula da Silva, de janvier à mai 2023, par rapport à la même période de 2022, selon les données diffusées mercredi 7 juin 2023 par le ministère de l’Environnement.
Collectées par les satellites de l’Institut national de recherche spatiale (INPE), ces données font état de 1.986 km2 déboisés entre janvier et mai, contre 2 867 km2 il y a un an, sous la présidence de Jair Bolsonaro (extrême droite). Le ministère a également fait état d’une réduction de 10 % de la déforestation en mai par rapport à ce même mois de 2022 (812 km2, contre 900 l’an dernier).
Après avoir battu Jair Bolsonaro au second tour de la présidentielle, Luiz Inácio Lula da Silva s’est engagé à faire de la préservation de l’Amazonie une priorité. Lors du mandat de son prédécesseur, la déforestation annuelle moyenne a grimpé de 75 % par rapport à la décennie précédente.
A l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement célébrée lundi 5 juin 2023, Luiz Inácio Lula da Silva a présenté, à Brasília, un nouveau plan de lutte contre la déforestation illégale, qu’il a promis d’éradiquer d’ici à 2030.
Poursuivant son allocution, Lula da Silva a indiqué que « le Brésil, en particulier grâce à la forêt amazonienne, a une grande importance dans l’équilibre climatique de la planète […] empêcher la déforestation de l’Amazonie, c’est aussi aider à réduire le réchauffement global ».
Le plan, qui comporte plusieurs centaines d’objectifs, prévoit notamment la saisie immédiate de la moitié des zones exploitées illégalement à l’intérieur d’espaces protégés. D’ici à 2027, trois millions d’hectares de ces aires de conservation seront délimités.
Malgré les chiffres encourageants annoncés, l’épreuve de vérité pour le gouvernement Lula devrait commencer ces prochains mois, avec la saison sèche, où ont habituellement lieu la plupart de la déforestation et des incendies en Amazonie.
Le président brésilien a par ailleurs essuyé des revers importants au Parlement ces dernières semaines.
Le ministère de l’Environnement s’est vu retirer par les députés ses compétences en matière de cadastre des terres rurales — levier essentiel pour surveiller et combattre la déforestation illégale — et la gestion des ressources en eau.
Et le ministère des Peuples autochtones a perdu pour sa part la responsabilité de la démarcation de nouvelles réserves indigènes, considérées comme un rempart majeur contre la déforestation.
Moctar FICOU / VivAfrik