Les Nations unies célèbrent, ce jeudi 8 juin 2023, la Journée mondiale des océans. Cette célébration intervient alors que des efforts sont déployés pour élaborer le premier traité international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans l’environnement marin.
Le réchauffement climatique est également une grande menace pour l’écosystème marin, a fait valoir la professeure associé de biologie et de politique de conservation marine à l’université d’Exeter et scientifique principal à la Nekton Foundation.
Rappelons que la Journée mondiale des océans, célébrée depuis 2018, vise à promouvoir la protection et l’utilisation durable des ressources océaniques. Elle encourage également un engagement mondial en faveur de la préservation des océans et de la lutte contre les menaces qui les affectent, telles que la pollution plastique.
« Nous constatons des impacts dans le monde entier et de manière disproportionnée dans les pays qui n’ont pas été les principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Mais parallèlement, nous constatons les effets locaux de la pêche. Il peut s’agir de pêcheries non déclarées, non réglementées ou mal réglementées, qui ont un impact direct sur l’océan. Et ce que nous savons, c’est que lorsque ces pressions multiples se superposent, ils ont un impact massif sur l’océan, sur son fonctionnement et sur les avantages qu’il nous procure, à nous et à l’ensemble de la planète », a expliqué Lucy Woodall.
Le réchauffement climatique représente également une grande menace pour l’écosystème marin. « En ce qui concerne la Journée mondiale des océans, nous avons tous notre propre interprétation du thème « Les marées changent ». Pour moi, il s’agit de passer du problème à la solution. C’est beaucoup plus stimulant. C’est quelque chose que nous pouvons faire ensemble en tant que société mondiale », a-t-elle partagé.
Pour sa part, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, qui s’exprimait dans son message à cette occasion a mentionné les défis majeurs auxquels font face les océans aujourd’hui. « L’océan est à l’origine de la vie. […] En cette Journée mondiale des océans, rappelons-nous que les choses changent. En cette Journée mondiale de l’océan, continuons d’appeler à l’action. Aujourd’hui et chaque jour, faisons de l’océan une priorité ».
La température moyenne à la surface des océans aurait augmenté d’environ 0,13 dégrés celsius par décennie au cours des 100 dernières années, selon l’Administration nationale américaine des océans et de l’atmosphère.
Par ailleurs, les contributions pour limiter le réchauffement climatique depuis les accords de Paris sur le climat restent insuffisantes.
« Il y a deux choses vraiment importantes que nous pouvons faire pour aider, et la première est de réduire les émissions de CO2 à l’échelle mondiale. Nous devons le faire immédiatement et créer des zones protégées à grande échelle », a pour sa part défendu Cassandra Brooks, professeur adjoint en études environnementales, Université du Colorado Boulder.
« Les changements climatiques résultant des activités humaines réchauffent notre planète, perturbent les régimes météorologiques et les courants océaniques, et altèrent les écosystèmes marins ainsi que les espèces qui y vivent. La biodiversité marine est menacée par la surpêche, l’exploitation excessive et l’acidification des océans. Plus d’un tiers des stocks de poissons sont exploités à des niveaux non durables. Et nous polluons nos eaux côtières avec nos produits chimiques, nos plastiques et nos déchets », a-t-il indiqué.
La journée mondiale des océans devrait être l’occasion pour les nations de travailler ensemble pour apporter des solutions viables aux échelles nationales et internationales pour pallier les dégâts de la crise climatique.
Moctar FICOU / VivAfrik