Le projet d’Accélération de l’accès à l’électricité au Niger (HASKÉ) est un programme décennal approuvé en 2021 (pour un montant de 800 millions de dollars) qui intègre des réseaux, des mini-réseaux, ainsi que des solutions hors réseau pour fournir l’électricité et des moyens de cuisson non polluants.
C’est dans cette optique qu’à l’occasion du deuxième forum Europe-Afrique qui se tenait ces lundi 15 et mardi 16 mai 2023 à Marseille en France, des dizaines de grands patrons, des start-uppers, des ministres venus des deux rives de la Méditerranée se sont retrouvés dans la cité phocéenne pour un débat axé sur l’agriculture de demain ou encore les énergies. Sur le continent, certains ont fait le choix du durable. C’est le cas du Niger, tourné vers le solaire.
A travers cette initiative, le Niger milite pour des solutions pérennes aux défis du solaire. Ainsi, les centaines de panneaux solaires de Gorou Banda seront bientôt raccordés au système électrique nigérien. Dans les prochains mois, des dizaines de milliers d’habitants de Niamey pourraient voir leur destin changé, d’après le ministre d’État de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Pour rattraper son retard, le Niger a fait le choix du solaire. Et il y a tout à faire pour Ibrahima Yacouba.
« Nous avons déjà des centrales solaires publiques en partenariat avec l’Union européenne et la France qui sont en train d’être construites au nord à Agadez et à Niamey. Cela va nous permettre d’avoir – en cumulé – 50 à 60 mégawatts d’ici à la fin de l’année. C’est extrêmement important en termes de volumes et d’infrastructures réalisés. Avec ce que nous sommes en train de faire et si nous maintenons le rythme, nous serons au-dessus de nos objectifs, et à plus de 35% du mix énergétique d’ici une dizaine d’années », a confié le ministre d’État de l’Énergie et des Énergies renouvelables.
Et le Niger partait de zéro ou presque. À peine 1 Nigérien sur 10 dispose de l’électricité. Le pays, un des plus ensoleillés au monde, s’est logiquement tourné vers le photovoltaïque, mais le solaire reste un défi. Que faut-il pour cela ? « Que la stabilité soit garantie, précise le ministre, Ibrahim Yacouba. Une des faiblesses du solaire, c’est cette intermittence et nous mettons en place des centrales hybrides (solaire et diesel) dans les régions pour que la stabilité soit garantie et nous faisons attention au réseau dans lequel nous investissons beaucoup. »
D’autres projets sont à l’étude avec un autre parc solaire de plus de 100 mégawatts. Il y en aura aussi à Maradi, Dosso et Diffa. Une politique ambitieuse qui attire des entreprises étrangères. C’est le cas de Sungy. La start-up franco-algérienne, présente en Algérie et au Gabon notamment, cible en priorité les industries ou les banques, et prospecte actuellement au Niger, explique Myriam Fournier-Kacimi, présidente de Sungy. « Un prix stable ou en tout cas connu pendant les 25 prochaines années, et une souveraineté énergétique qui va le protéger d’avoir toutes les coupures, les fluctuations de prix, de disponibilité de l’électricité ».
Avec 45 milliards d’euros levés à Paris en décembre 2022, le Niger compte bien faire du solaire l’axe de son développement.
Moctar FICOU / VivAfrik
Avec rfi.fr