« Au Sénégal, le profil des émissions de gaz à effet de serre par secteur se présente comme suit : 49% provenant du secteur agricole, 40% de l’énergie, 7% des déchets et 4% des procédés industriels », a détaillé, lundi 15 mai 2023 à Dakar, la Représentante résidente de l’Institut mondial pour la croissance verte (Global Green Growth Institute ou GGGI).
Assana Magagi- Alio s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture d’ un atelier de formation de deux jours (du 15 au 16 mai 2023) destinés aux experts Sénégalais sur le Système de surveillance, de notification et de vérification (MRV) des émissions de gaz à effet de serre pour les secteurs des déchets solides, de l’assainissement, de l’agriculture et de l’énergie.
Il est organisé par l’Institut mondial pour la croissance verte en collaboration avec la Direction de l’environnement et des établissements classés (DEEC) et le Comité national changement climatique (COMNACC),
A l’en croire, le Sénégal se fixe un objectif réaliste de réduire ses émissions respectivement sous l’option inconditionnelle et conditionnelle de 5% et de 21% à l’horizon 2030.
L’initiative qui vise à contribuer à l’atteinte des engagements du Sénégal aux accords internationaux en rapport avec le climat, notamment la Contribution déterminée au niveau national (CDN), « s’inscrit dans la mise en œuvre des projets suivants : la gestion durable des déchets solides, liquides, électriques et électronique à Dakar, Tivaouane et Touba ; la solarisation pour une agriculture intelligente face au climat ; et l’agriculture intelligente face au climat et la chaine de valeur durable dans la région de Saint-Louis », a expliqué la Représentante résidente de GGGI au Sénégal.
Cet atelier de formation constitue, selon elle, une étape importante de la collaboration de GGGI avec la DEEC pour développer des supports et des modèles de collecte et de transmission des données sur les émissions de gaz à effet de serre évitées ou réduites grâce à des actions visant à résoudre les problématiques d’adaptation ou d’atténuation pour un développement économique et social du Sénégal plus sobre en carbone.
En effet, le principal défi que les pays en voie de développement doivent relever dans la mise en œuvre de l’accord de Paris est leurs capacités intrinsèques à réaliser de façon précise et fiable l’ensemble du processus et des procédures de MRV des actions d’atténuation et d’adaptation déclinées dans leur CDN. A cet effet, « les questions liées à ces MRV ont été bien prises en compte dans la CDN du Sénégal, avec notamment la proposition d’un plan MRV national issu de la compilation des plans de suivi sectoriels et de l’analyse des systèmes de gestions des données existants dans les ministères sectoriels.
Pour sa part, le Directeur de l’environnement et des établissements classés (DEEC) qui est venu présider la cérémonie d’ouverture de cet atelier a souligné que « le Sénégal s’est inscrit dans une dynamique de mise en place d’un système de suivi de sa politique climatique ».
Baba Dramé a indiqué que l’Etat déroule cette politique climatique en initiant une approche basée sur l’institutionnalisation du processus des inventaires et la formation des experts sur l’utilisation des lignes directrices de 2006 du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) dont le point focal national est assuré par la Météo.
« L’objectif est de bâtir un système fondé sur des institutions fortes, des procédures et une expertise technique renforcée pour assurer la collecte et la gestion des données mais également l’estimation des émissions de gaz à effet de serre pour mieux documenter les politiques d’atténuation », a ajouté l’expert Sénégalais, assurant que pour « les secteurs de l’assainissement et des déchets solides, le financement est déjà sécurisé et les études bientôt lancées ».
Concluant son speech, le directeur général de la DEEC a affirmé qu’« aujourd’hui force est de constater que les avancées notées sont prometteuses mais il reste encore du chemin à faire pour une couverture complète des besoins du Sénégal dans le cadre du MRV de la CDN ».
L’atelier de formation entre dans le cadre des prescriptions de l’Accord de Paris sur le climat notamment à son article 13. Elle est marquée par la présence de plusieurs représentants de secteurs concernés et de spécialistes dont El hadji Mbaye Diagne, représentant du Comité national sur les changements climatiques (COMNACC).
Moctar FICOU / VivAfrik