Après les graves inondations qui ont eu lieu à Kalehe, au Sud-Kivu, une province de la République démocratique du Congo les 4 et 5 mai 2023, l’Organisation de défense de l’environnement (ONG) Greenpeace Afrique a appelé le gouvernement congolais à travailler sur un plan national d’aménagement du territoire qui tient compte des risques d’inondations.
La sortie de l’ONG fait suite à l’appel du gouverneur de la province du Sud-Kivu, Theo Ngwabidje, à la mobilisation générale en faveur des sinistrés, précisant quel que soit le niveau d’intervention du gouvernement central, les besoins de la population de Kalehe restent nombreux.
« C’est une catastrophe naturelle. Et le plus important est que le gouvernement central, mais surtout le chef de l’Etat, a montré son amour pour cette population. Mais il faut que tout le monde vienne nous aider, si ça se passait ailleurs ça aurait donné quelle mobilisation ? Je veux la même mobilisation pour cette province qui est sinistrée ; parce qu’il n’y a pas que le président de la République qui doit agir. C’est aussi une occasion de sensibiliser toutes les personnes de bonne volonté, et la communauté internationale ».
Mais certaines personnes et organisations pensent que le bilan désastreux enregistré aurait été minime si l’aménagement du territoire respectait les règles de l’art. C’est le cas de Greenpeace Afrique qui a publié un communiqué sur ces inondations jeudi 11 mai 2023, le changement climatique étant une réalité qui n’épargne aucun pays.
Dans ce communiqué transmis à la presse, le responsable de la campagne forêt pour le bassin du Congo chez Greenpeace Afrique qui appelle le gouvernement à prendre des mesures pour éviter l’apparition des épidémies a déclaré qu’« à l’image des villages sinistrés de Bushushu et Nyamukubi en RD. Congo et comme dans plusieurs autres pays du monde, ces inondations sont l’un des signes forts que le changement climatique est une réalité et nécessite une action urgente des dirigeants du monde ».
Poursuivant son allocution, Ranece Ndjeudja a ajouté que « nous appelons les autorités du pays à faciliter l’aide humanitaire dans les zones touchées et à prendre des mesures nécessaires pour éviter les risques d’apparition d’autres maladies aux conséquences dramatiques pour les populations environnantes ».
Le gouverneur interpelle et appelle surtout à la mobilisation de la communauté internationale, au regard de l’ampleur de la catastrophe qui a fait plus de quatre cents morts. « Vous avez vu ce qui s’est passé ici, plus de quatre cents morts et des milliers de disparus. Et ce bilan n’est que provisoire. Où est la communauté internationale ? Il faut que les gens se mobilisent autour du gouvernement central, qui a pris ses responsabilités, et nous avons enchaine au niveau du gouvernement provincial ».
Ainsi, pour éviter cette hécatombe humaine et minimiser le bilan lors des prochaines catastrophes naturelles qui toucheraient le pays, Greenpeace Afrique conseille au gouvernement de travailler sur un plan national de l’aménagement du territoire qui tient compte des risques d’inondations.
A cet effet, M. Ndjeudja a indiqué que « des catastrophes malheureuses de ce genre révèlent également la nécessité pour les autorités de travailler sur un plan national d’aménagement du territoire avec un accent particulier sur les risques d’inondations dans certains endroits du pays. Il est également important de mettre en place des mesures d’adaptation afin de prévenir les catastrophes liées aux variations et changements climatiques permettant de protéger les personnes ainsi que leurs biens en cohérence avec les engagements internationaux du pays en matière de lutte contre le changement climatique », a-t-il conclu.
Le dernier bilan officiel de ces inondations communiqué le 10 mai 2023 par le ministre de la communication et les médias fait état 438 morts. Ce bilan va certainement s’alourdir aussi longtemps que les recherches continuent car il y aurait plus de 5 000 personnes disparues, à en croire la société civile de Kalehe.
Moctar FICOU / VivAfrik