Le gouvernement tanzanien et le Groupe l’Agence française développement (AFD) viennent de signer un accord pour la construction, dans la région de Kagera, une région du nord la Tanzanie, d’une centrale hydroélectrique et d’un barrage qui permettront d’alimenter 3 à 4 millions de personnes en électricité et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a appris l’AFD dans son site internet.
La Tanzanie, dépendante de l’hydroélectricité et des centrales thermiques (principalement au gaz) pour son approvisionnement en électricité, dispose d’un potentiel considérable d’énergies renouvelables encore inexploitées. Face à la croissance rapide du pays – hausse de près de 40 % de la population en dix ans – le gouvernement tanzanien entend exploiter ce potentiel pour répondre aux besoins énergétiques, tout en intensifiant son engagement bas-carbone, a expliqué l’AFD.
88 MW supplémentaires
Ainsi, pour soutenir cette trajectoire, le Groupe l’Agence française développement finance un nouveau projet qui augmentera la capacité de production d’énergies renouvelables. Il fournira au réseau national 88 MW supplémentaires avec la construction d’une centrale hydroélectrique et d’un barrage sur la rivière de Kagera, permettra le développement d’infrastructures connexes (mise à niveau de la sous-station existante de Kyaka et d’une nouvelle ligne de transmission de 39 km et 220 kV), et le renforcement des capacités de la Tanzania Electric Supply Company (Tanesco), l’opérateur d’électricité tanzanien.
Selon les deux parties, ce projet est aussi le fruit d’une étroite collaboration avec d’autres cofinanceurs. Au-delà du prêt de 110 millions d’euros de l’AFD, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Union européenne (UE) devraient accorder respectivement un prêt de 161 millions de dollars et une subvention de 36 millions d’euros.
Des impacts positifs pour le climat et l’économie
Le projet Kakono est un exemple en matière d’engagement climat et biodiversité. Il devrait en effet contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 216 000 tCO2/an. Et grâce à son implantation sur un nouveau bassin-versant moins touché par les sécheresses, le risque de pénurie d’eau pour faire fonctionner la centrale est limité. Concernant la biodiversité, un « programme de gestion environnementale et sociale » sera mis en œuvre. Conforme aux normes internationales les plus rigoureuses, il comprendra notamment des mesures de conservation d’une espèce de poisson, le ningu (ou Labeo victorianus), grâce à la subvention de l’UE déléguée à l’AFD, lit-on dans le site internet de l’AFD.
Le projet aura enfin un impact majeur sur le développement économique de cette région en pleine expansion située au cœur de la région des Grands Lacs. Il stimulera la croissance, non seulement en Tanzanie, mais aussi dans les pays voisins.
Moctar FICOU / VivAfrik