Le ministère sénégalais du Pétrole et des Energies et l’institut mondial de la croissance verte (sigle anglais GGGI) organisent, du 15 au 16 mars 2023 à Dakar, un atelier de formation sur l’Article 6 de l’accord de Paris destiné aux acteurs dudit ministère. L’objectif visé par ces deux institutions est de valoriser au maximum le potentiel de transactions de crédits carbone sous l’article 6 de l’Accord de Paris.
En effet, dans le cadre de la sélection de l’approche politique, GGGI collabore étroitement avec le ministère du Pétrole et des Energie et ses principaux départements qui préparent et mettent en œuvre la politique définie par le chef de l’Etat déclinée dans la Lettre de politique de développement du secteur, instrument politique qui fixe un objectif ambitieux d’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique à moyen et long terme.
Dans le détail, le programme de formation a pour objectif de renforcer les capacités de 25 acteurs du ministère du Pétrole et des Energies sur l’Article 6 de l’accord de Paris. De manière spécifique, il s’agit de renforcer les capacités dans le cadre de la mise en œuvre de l’Article 6 en contribuant à la compréhension approfondie des exigences, processus et procédures ; potentiels risques et avantages de la participation des gouvernements ; répondre aux questions fréquemment posées par les parties prenantes impliquées dans les projets en ayant recours à des outils pédagogiques et de communication efficaces, encourager les gouvernements participants à concevoir leurs propres approches ; stratégies et politiques d’adhésion au marché du carbone et les communiquer aux décideurs politiques, développeurs de projets et potentiels acheteurs des réductions d’émissions au niveau international/ITMOs.
« Cette activité témoigne une fois de plus, de la collaboration fructueuse entre le gouvernement à travers les ministères en charge de l’Energie et de l’Environnement et l’Institut mondial pour la croissance verte », a laissé entendre Issa Dione, directeur de cabinet et représentant de Mme le ministre de l’Energie.
A l’en croire, le projet sur les Approches politiques de mise en œuvre de l’Article 6 de l’accord de Paris (DAPA) est le fruit d’un processus d’échanges et de préparation depuis la première phase entre le ministère et GGGI.
L’option de centrer le projet sur le secteur de l’énergie et notamment la production d’électricité à l’issue de la concertation avec les acteurs, avec l’appui des études préliminaires est fort pertinente. Le secteur de l’énergie et particulièrement l’électricité cristallise en grande partie les solutions aux règlements des défis majeurs de développement économique et social du pays. A ce titre, les objectifs d’accès universel aux services électriques et de réduction des coûts de production de l’énergie sont primordiaux pour assurer la compétitivité de l’économie et garantir l’amélioration des conditions de vie des populations.
« Le Sénégal est résolument engagé à atteindre les objectifs précités à travers la mise en œuvre de la stratégie gas to power à partir de nos ressources locales et la poursuite du développement des énergies renouvelables. Sur l’énergie propre, elle représente près de 30% de la puissance installée totale en électricité, ce qui traduit notre volonté à prendre part de manière active à la transition énergétique équilibré. L’approche politique retenue pour le projet DAPA concerne la promotion des énergies renouvelables injectée au réseau », a souligné le directeur de cabinet du ministère du Pétrole et des énergies.
Suffisant pour lui d’encourager l’Institut mondial pour la croissance verte, à travers le projet DAPA, à poursuivre les études en cours, relatives à l’estimation des flux financiers et à l’analyse des impacts socio-économique de l’approche politique ».
Pour sa part, Assana Magagi- Alio, Représentante résidente de GGGI au Sénégal a estimé que « les attentes liées à l’article 6 sont énormes, notamment dans le secteur de l’énergie en témoignes les nombreuses sollicitations dont le Sénégal fait l’objet », sachant que le secteur l’énergie pèse pour plus de 85% du potentiel d’atténuation de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) à l’horizon 2030.
Le leadership du Sénégal en matière de transition énergétique, avec déjà plus de 30% d’énergie renouvelable dans son mix énergétique, et ce dans un contexte de développement d’une industrie gazière, lui vaut une attractivité remarquable pour la mise en œuvre de projets pilotes Articles 6. (Ndlr : dans la production d’électricité, les combustibles domestiques, l’efficacité énergétique, la valorisation énergétique des déchets, etc…), a poursuivi Mme Alio.
Concluant son speech, la Représentante résidente de GGGI au Sénégal a affirmé que « le renforcement des capacités des acteurs impliqués devient une nécessité, pour une meilleure compréhension des mécanismes de marché, la sélection des programmes éligibles et la négociation d’accord favorables pour le Sénégal. C’est dans ce cadre que nous avons conçu, des modules de formations adaptés aux différents catégories d’acteurs qui doivent permettre de mieux comprendre le contexte de l’accord de Paris, les exigences de l’article 6 et les conditions d’une mise en œuvre réussie ».
Moctar FICOU / VivAfrik