Pour faire face à l’urgence climatique, l’opérationnalisation de l’Accord de Paris nécessite la mise en œuvre d’actions ambitieuses dans tous les secteurs pour contribuer essentiellement à renforcer la résilience des populations tout en saisissant les opportunités de transition bas carbone. A cet effet, l’agroécologie semble être une opportunité pour parvenir à un double objectif dans un contexte de renforcement de la résilience des populations. L’agroécologie permettra, d’une part, de contribuer à une souveraineté alimentaire et d’autre part elle contribuera aux efforts de renforcement de puits de carbone et d’utilisation rationnelle du bois-énergie comme énergie durable. Dans ce cas précis de l’agroécologie, l’énergie pourrait constituer l’outil transformationnel du secteur pour un pays comme le Sénégal.
C’est ce qu’ont constaté les Acteurs de la société civile et les Acteurs non étatiques (ANE) sur une stratégie de transition énergétique et agroécologique pour le Sénégal, mardi 14 mars 2023 à Dakar, la capitale sénégalaise lors d’un atelier de mobilisation de ces acteurs initié par Enda Energie et ses partenaires, notamment European Climate Foundation (ECF).
D’après Aïssatou Diouf, responsable de politiques internationales et plaidoyer au sein d’Enda Energie, « l’objectif global de cette rencontre des acteurs non étatiques est de lancer la réflexion sur les voies et moyens d’influencer la stratégie du Sénégal sur la transition énergétique en faveur d’actions climatiques plus ambitieuses, notamment d’échanger sur la situation énergétique et agroécologique au Sénégal ; d’identifier les niches d’actions et d’influence des politiques par les ANE ; mettre en place un cadre de dialogue entre ANE autour de la transition énergétique et définir une feuille de route pour les prochaines échéances ».
En effet, dans l’Accord de Paris, le Sénégal a réitéré ses engagements pour participer à l’effort global qui est de limiter le réchauffement climatique à 1 degré voir 5 degré. Pour relever ce défi, l’ONG Enda Energie exhorte les ministères concernés ainsi que l’ensemble des acteurs non-étatiques à travailler ensemble pour la réussite des deux transitions : énergétique et agro-écologique.
De l’avis de la responsable de politiques internationales et plaidoyers à Enda Énergie, le Sénégal se trouve dans un contexte d’urgence climatique où les impacts du changement climatiques sont très visibles.
A cet effet, Aïssatou Diouf a appelé les autorités à renforcer la vigilance afin que l’exploitation du pétrole et du gaz ne puisse pas freiner la dynamique de booster la part du renouvelable. « L’évolution du climat nous demande de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et en même temps au niveau du Sénégal, on va vers l’exploitation du pétrole et du gaz. De ce fait, il est important d’entamer ce dialogue. Le Sénégal avait déjà commencé à faire des efforts énormes en terme de mix énergétique notamment le renforcement de la part du renouvelable dans le mix énergétique. Il ne faut pas qu’aujourd’hui l’exploitation du pétrole et du gaz puisse freiner la dynamique de booster la part du renouvelable. Le Sénégal a pris des engagements sous l’accord de Paris de réduire ses émissions de gaz à effet de serre ».
Appelant à plus de synergies entre les ministères concernés et Enda Energie, le Sénégal va vers la réussite des transitions énergétique et agro-écologique, a espéré Mme Diouf qui a renchéri que l’agriculture est également cause de pollution atmosphérique.
A l’en croire, pour limiter les aspects néfastes de cette pratique, Aïssatou Diouf a renseigné que l’agro-écologie a été intégré dans les objectifs d’Enda Energie. « L’agriculture est un secteur qui pollue énormément. On sait que l’énergie peut booster le secteur de l’agriculture en faisant en sorte que le travail soit moins dur et apporté des innovations. C’est pour cela qu’en lançant cette réflexion sur la transition énergétique, nous l’avons combiné avec l’agro-écologie », a conclu la responsable de politiques internationales et plaidoyers à Enda Énergie.
Moctar FICOU / VivAfrik