Plaidoyer pour plus de financements en faveur de l’Afrique au One Forest Summit

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Les rideaux sont tombés sur le One Forest Summit jeudi 2 mars 2023 à Libreville au Gabon, au cœur du bassin du Congo, l’un des trois bassins forestiers tropicaux les plus importants du globe. L’enjeu est de trouver des solutions pour inciter financièrement les pays du Sud à préserver leurs forêts afin de maintenir leur rôle de puits de carbone. Ce sommet est le premier rendez-vous d’une longue série qui doit aboutir au lancement de nouveaux mécanismes de financements climatiques Nord-Sud.

Ainsi, les Etats africains ont dit à Libreville être prêts à protéger leurs forêts. Ils réclament toutefois des appuis financiers nécessaires à l’action. Coorganisé par le Gabon et la France, le One Forest Summit a pour objectif la préservation et la gestion durable des forêts tropicales. Le sommet de deux jours ouvert le 1er s’est achevé jeudi 2 mars 2023.

Pour Ali Bongo, président de la République du Gabon, l’objectif, aujourd’hui, est de donner aux grands pays forestiers des solutions concrètes pour leur permettre de financer leur politique de protection de l’environnement. « Ce sont nos populations, rurales en particulier, que nous protégeons, mais aussi l’avenir de nos enfants que nous garantissons », a déclaré le chef de l’Etat gabonais.     

Lancé à la COP27 sur le climat de novembre 2022, le One Forest Summit a pour mission « d’améliorer la coopération scientifique sur les forêts et de travailler au financement de la protection de ces espaces », a pour sa part expliqué le ministère français de la Transition écologique. « L’objectif n’est pas de faire adopter de nouvelles déclarations politiques », a, de son côté précisé, le ministère des Eaux et des forêts du Gabon. « L’événement se veut être une plateforme proposant des actions concrètes pour concilier protection des forêts et développement économique des pays forestiers », a-t-il ajouté.

La pluralité des acteurs présents lors de ce One Forest Summit se sont efforcés de mettre en place un partage des connaissances pour sauvegarder les trois grands bassins tropicaux du monde. Pour le président français, il faut accroitre l’expertise internationale sur la protection de la biodiversité. « Ce combat que nous menons tous ensemble mérite d’être conduit. Et je ne pense pas que ce soit un combat décroissant. Je pense que ce doit être un combat raisonné, nourri par la science et qui est porteur d’avenir, d’un avenir équilibré et soutenable », a fait savoir Emmanuel Macron.

Financer la préservation des puits de carbone

Et c’est bien là tout l’enjeu. Concrètement, les pays du Sud demandent aux pays du Nord, les plus émetteurs de CO2, de financer la préservation de leurs écosystèmes forestiers qui assurent un rôle majeur de puits de carbone. Derrière l’Amazonie, le bassin du Congo est le deuxième massif forestier avec 220 millions d’hectares de forêts répartis à travers plusieurs pays, dont la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville et le Gabon.

Ce dernier est le premier État africain à être rémunéré pour la protection de ses forêts, dans le cadre de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), portée par la Norvège. Mais il veut aller plus loin, en mettant sur le marché des crédits carbone souverains à destination d’entreprises privées ou d’autres pays. Un mécanisme prévu par l’Accord de Paris, mais dont les règles doivent encore être finalisées à la COP28. « On absorbe environ 100 millions de tonnes de CO2 net par an. Chaque seconde, le Gabon capte 3 tonnes de CO2 », a assuré à l’AFP Lee White, ministre gabonais des Eaux et forêts.

Le président français a promis 100 millions d’euros additionnels « à disposition des pays qui souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité ». Paris va s’engager pour la moitié de cet investissement, a annoncé Emmanuel Macron. Selon le président français, il faut « replacer le capital naturel au cœur de nos économies ».  

L’être humain au centre

Pilier majeur de la conservation, au-delà de la protection des forêts tropicales, pour la députée Angélique Ngoma, il faut avant prendre avant tout en compte les besoins des êtres humains.

« Il faut trouver le juste milieu, indique la députée Angélique Ngoma. Il s’agit pour nous, non seulement de normer, mais de normer en sachant qu’à côté de ces espaces, il y a aussi l’être humain qui se développe. Il y a l’être humain qui évolue et on ne peut pas parler d’espaces environnementaux sans parler de l’évolution des populations. Et nous sommes les mandants de ces populations ».

S’appuyant sur l’expérience des précédents sommets One Planet, celui de Libreville a réuni des chefs d’Etats et de gouvernements, des dirigeants d’organisations internationales, des institutions financières, des représentants du secteur privé, des ONG internationales ainsi que des organisations de populations autochtones et de la société civile.

Moctar FICOU / VivAfrik

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