Les autorités Tanzaniennes ont donné, mardi 21 février 2023, un accord favorable à la construction d’un oléoduc, long d’environ 1 500 kilomètres et d’une valeur de 3,5 milliards de dollars dans le cadre d’un méga projet controversé destiné à transporter les hydrocarbures d’Afrique de l’Est aux marchés internationaux malgré les critiques récurrentes des défenseurs de l’environnement. La future infrastructure doit relier les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien.
Cette approbation « marque un autre pas en avant pour l’East African Crude Oil Pipeline Company », a déclaré sa directrice générale, en Tanzanie, Wendy Brown, lors d’une conférence pour recevoir le certificat à Dar es Salaam, la capitale économique du pays.
Ce projet nécessite l’approbation des deux pays et en janvier 2023, l’Ouganda a délivré une licence au consortium East African Crude Oil Pipeline Company Ltd (EACOP), détenu à 62% par le géant français TotalEnergies.
Le chantier « se conformera non seulement aux lois de la Tanzanie et de l’Ouganda, mais également aux normes internationales les plus strictes », notamment en matière de « droits humains », a assuré Wendy Brown.
Le projet, d’un montant de 10 milliards de dollars entre la Tanzanie et l’Ouganda, a toutefois rencontré l’opposition de militants et de groupes de défense de l’environnement qui estiment qu’il menace le fragile écosystème de la région et les populations qui y vivent.
Six ONG ont assigné TotalEnergies devant le tribunal judiciaire de Paris fin 2022, sommant le groupe de respecter une loi votée en 2017 qui impose aux multinationales un « devoir de vigilance » sur leurs activités dans le monde. Le délibéré est attendu le 28 février 2023.
Le lac Albert, frontière naturelle entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo, recèle une quantité de pétrole brut estimée à 6,5 milliards de barils, dont environ 1,4 milliard sont actuellement considérés comme récupérables.
Moctar FICOU / VivAfrik