Une semaine déjà que le Chili se bat contre les incendies qui ravagent le centre et le sud du pays. Un couvre-feu a été instauré jeudi 9 février 2023 dans la soirée dans les trois régions les plus affectées. Et le gouvernement a décrété que des engins mécaniques ainsi que de l’eau pourraient être réquisitionnés si nécessaire. Ces feux ont ravagé environ 290 000 hectares et ont causé la mort de 24 personnes. L’aide internationale afflue pour soutenir le pays.
Les feux de forêt au Chili ont fait 24 morts et 2 180 blessés depuis le 2 février 2023, selon un bilan officiel. Les pompiers combattaient 82 incendies sur les 309 actifs dans tout le pays. Les régions du Biobio, de Ñuble et d’Araucanie, dans la partie méridionale du centre du pays, sont les plus touchées et ont été placées en état de catastrophe par le gouvernement.
Le pays peine à contrôler les incendies qui ont augmenté de 50% en une journée. À Santa Juana, dans la région Biobio, le feu a ravagé 70% du territoire et plusieurs foyers sont toujours actifs, les pompiers et les agents forestiers préparent les forêts pour contenir l’avancée des flammes. « On est en train de faire un pare-feu préventif pour éviter que l’incendie se propage vers d’autres secteurs », a confié une source proche des forestiers.
Sebastian, le visage noir de cendre, est agent forestier, il gère une équipe d’une vingtaine de personnes et des militaires mexicains venus prêter main forte. Il a fait valoir que « le problème, c’est qu’il y a beaucoup trop de végétation, si on s’avance dans cette ravine ça peut être dangereux. Et en plus, il y a des déchets inflammables qui nous tombent dessus à cause du feu en amont ».
Signalons que près de 290 000 hectares de forêt ont été ravagés par les flammes, qui ont également détruit 1 150 habitations, selon le dernier bilan du Service national de prévention et de réponse aux catastrophes, Senapred. « En cinq jours, nous avons eu une surface brûlée équivalente à ce qui est habituellement brûlé en deux ans d’incendies », a souligné, lors d’une conférence de presse la ministre de l’intérieur, Carolina Toha. Les Chiliens vivent un été de températures inégalées, de plus de 40 °C dans certaines régions, la sécheresse alimentant les flammes.
Sans appui aérien, « on se bat à l’ancienne »
Un peu plus loin sur la route, d’autres agents préparent un deuxième pare-feu, armés de pelles et de tronçonneuses. « On ne va pas pouvoir arrêter complètement le feu, mais au moins, on va protéger les habitations, a expliqué Helios Pujol, chef des opérations sur l’incendie de Santa Juana. Ici, c’est la montagne, c’est la cordillère de la côte. C’est très abrupt ! On ne peut pas travailler avec des engins mécaniques », a-t-il confié à nos confrères de RFI.
Et la fumée des incendies aussi, extrêmement dense dans ce secteur, rend impossible l’utilisation d’avions et d’hélicoptères. « On se bat à l’ancienne, comme il y a 100 ans, sans appui aérien », a déploré, Helios Pujol.
Quant à l’avion bombardier d’eau, Ten Tanker, prêté par les américains, il est cloué au sol pour la seconde fois en quelques jours en raison d’une panne mécanique.
Moctar FICOU / VivAfrik