Le Sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience, clôturé vendredi 27 janvier 2023 au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, une ville située à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise, est sanctionné par une déclaration engageant les parties prenantes à diligenter les Pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture.
En effet, la Déclaration de « Dakar 2 » lue lors de la cérémonie de clôture du sommet par le ministre sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, a suggéré de mettre sur pied des Conseils présidentiels pour superviser la mise en œuvre des pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture, afin d’assurer le suivi des décisions du forum.
Les Etats avec leurs partenaires ont décidé également de « soutenir la mise en œuvre des pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture avec des indicateurs de réussite clairement mesurables et assortis de délais », a dit Aly Ngouille Ndiaye qui rapportait les solutions à court terme prises à travers cette déclaration.
Selon lui, les participants au Forum ont appelé à l’adoption de politiques nationales concrètes, de mesures d’incitation et des réglementations visant à « créer un environnement propice à des investissements plus importants et accélérés dans le secteur agricole ».
Poursuivant son allocution, Aly Ngouille Ndiaye a fait valoir que cette option se fera par la mobilisation des financements internes et externes pour les pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture auprès d’un large éventail de partenaires multilatéraux et bilatéraux et du secteur privé.
Il s’agit également, selon le ministre sénégalais de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire « d’augmenter » le financement des budgets nationaux pour soutenir les pactes nationaux pour l’alimentation et l’agriculture conformément à la Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture en Afrique en vue d’une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie en allouant au moins 10 % des dépenses publiques à l’agriculture.
Les parties prenantes de la Déclaration ont décidé aussi de « demander à la Commission de l’Union africaine et à la Banque africaine de développement d’assurer le suivi avec les différents partenaires au développement afin de finaliser le soutien ».
Pour sa part, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé un financement de 30 milliards de dollars pour la mise en œuvre « le plus rapidement possible » des stratégies nationales de souveraineté alimentaire et de résilience avec la promesse « de rechercher un appui financier supplémentaire auprès d’autres partenaires et rendre compte du financement global des partenaires au développement ».
« Il s’agit de 10 milliards de dollars de la BAD et 20 milliards supplémentaires par plusieurs autres partenaires », a dit Aly Ngouille Ndiaye, ministre sénégalais en charge de l’agriculture, faisant le détail des engagements destinés à rendre effectif la souveraineté alimentaire sur le continent.
« Ce qui est important maintenant c’est le suivi de la mise en œuvre, les résultats et l’impact à l’échelle continentale, pour stimuler la production alimentaire et nourrir l’Afrique. Nous nous fixons des objectifs et des chronogrammes », a souligné le président de la BAD, Akinwumi Adesina, assurant que la structure qu’il dirige va travailler avec les Etats bénéficiaires pour les aider à atteindre les résultats attendus.
« Chaque pays est venu avec un pacte national d’alimentation à présenter à la BAD et aux autres partenaires au développement », a rappelé dans la déclaration finale du sommet, M. Ndiaye.
A l’en croire, « l’objectif de développement durable des Nations Unies (ODD) 2, Zéro faim d’ici à 2030, ne peut être atteint que s’il est atteint en Afrique », a insisté le ministre sénégalais.
Le sommet Dakar 2 sur le thème « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience », a enregistré la participation de 34 chefs d’état et de gouvernement.
L’institution financière africaine a enfin suggéré que la Déclaration du Sommet Dakar 2 soit soumise au Sommet de l’Union africaine de février 2023 pour examen.
Moctar FICOU / VivAfrik