Le phénomène de la dégradation des terres arables ne cesse de gagner en ampleur au Sénégal. La principale conséquence est la baisse de la fertilité, donc des rendements. Ce qui demeure une grande menace pour la viabilité de l’agriculture sénégalaise si l’on sait qu’un bon sol constitue le premier facteur de production dans le système agricole. Dans la conduite de ses missions régaliennes, l’Institut national de pédologie, avec peu de moyens, essaie tant bien que mal de s’attaquer à cette problématique notamment dans les zones pédoclimatiques du pays comme le Sine-Saloum et Tambacounda où il vient de boucler une tournée.
Vallées de Mbissel et de Ngom dans le Sine-Saloum. Vallées de Koutiakoto et de Koumbidia dans le Koussanar. Deux zones pédoclimatiques différentes, deux problématiques différentes, mais un même phénomène : la dégradation des terres agricoles. D’un côté, c’est dû à la salinisation des terres du fait de l’avancée de la langue salée ; de l’autre, c’est à cause de l’érosion hydrique du fait, en partie, de la déforestation et de la nature des terrains. Si l’on sait que le sol est le premier intrant pour une bonne agriculture, la problématique de la dégradation des terres qui, malheureusement, prend de l’ampleur, ne peut qu’interpeller. Et il y a de quoi si l’on interroge les chiffres de l’Institut national de pédologie (INP) révélés par une étude datant de 2016 : le coût de la dégradation est de l’ordre de 996 milliards de FCfa par an, soit 9% du Pib de l’an 2007. Or, le secteur agricole couvre environ 49,4% des terres et emploi 81% de la population rurale.
14 régions, 8 zones pédoclimatiques
« Au Sénégal, l’agriculture constitue la principale activité économique, 77% de la population vit de cette activité. Le sol constitue le premier facteur de production dans le système de production. Il est donc capital de porter une attention particulière à la ressource sol, pour une agriculture porteuse de croissance agricole. Une gestion et une conservation appropriées des sols peuvent jouer un rôle important en favorisant considérablement l’atteinte de la sécurité alimentaire des ménages et un développement agricole dans une perspective de durabilité », estime Mar Ndiaye, Ingénieur agronome, Délégué INP de la zone pédoclimatique du Sine-Saloum qui regroupe les régions de Kaolack, Diourbel, Kaffrine, Fatick et une partie de Thiès. Il fait remarquer que les conséquences de la dégradation des terres arables se traduisent par la baisse de fertilité des sols, les pertes de terres arables, la baisse des rendements agricoles, la perte de biodiversité, l’insécurité alimentaire, l’abandon des terres et l’exode rural.
Lire l’article original sur : https://fr.allafrica.com/stories/202301110155.html.