L’Organisation des Nations unies (ONU) s’est inquiétée, mardi 10 janvier 2023, de la dégradation massive de la sécurité alimentaire au Sahel, expliquée notamment par la guerre en Ukraine et le changement climatique. L’ONU compte, en six mois, plus de 5 millions de personnes supplémentaires en situation d’insécurité alimentaire « grave » dans la région sahélienne.
Au Sahel, « plus de 18,6 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire grave », a relayé un rapport du secrétaire général de l’ONU. C’est « 5,6 millions de plus » que lors du précédent rapport de juin 2022, a précisé le document présenté mardi 10 janvier 2023 devant le Conseil de sécurité.
« La crise alimentaire frappant le Sahel a été aggravée par les pénuries de blé et d’engrais entraînées par le conflit en Ukraine, l’insécurité régionale et les conséquences toujours plus lourdes des changements climatiques », lit-on le rapport.
Selon ce rapport semestriel de l’ONU sur la situation en Afrique de l’Ouest et au Sahel, qui note que les pays les plus touchés sont le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, parmi les 18,6 millions d’Africains touchés par l’insécurité alimentaire, 2,1 millions connaissent une situation « extrêmement critique », et vivent notamment dans ces pays.
De manière générale, la situation humanitaire, « en particulier dans le centre du Sahel, est restée catastrophique, celle-ci ayant en outre été aggravée par une hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ainsi que par des catastrophes climatiques, en raison de fortes pluies, d’inondations et de la pollution de l’eau », souligne le texte.
L’ONU s’inquiète aussi de l’« accès humanitaire limité » par la situation sécuritaire (conflits régionaux, jihadisme) qui prive les personnes vulnérables d’une « assistance cruciale ».
Les conditions de sécurité dans la région ont « continué de se détériorer », en particulier au Mali et au Burkina Faso, pays régulièrement frappé par les attaques jihadistes où s’est rendu mardi 10 janvier 2023 la secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou.
Moctar FICOU / VivAfrik