Le nouveau président du Brésil promet zéro déforestation en l’Amazonie

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Le nouveau président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva s’est engagé, lors de son discours d’investiture devant le Congrès à Brasilia le 1er janvier 2023 à « reconstruire le pays » et maintient son objectif de « déforestation zéro en Amazonie ». Pour lui, le Brésil n’a « pas besoin de déboiser » pour soutenir son agriculture. La communauté internationale attend de lui des gestes forts en la matière et, après les quatre ans désastreux de Bolsonaro, les acteurs brésiliens de la défense de l’Amazonie reprennent espoir.

M. da Silva a accusé son prédécesseur, Jair Bolsonaro, d’avoir instauré un bilan « désastreux » et d’avoir « épuisé les ressources de la santé, démantelé l’éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l’environnement ».

Suffisant pour d’assurer que son pays, grande puissance agricole, n’avait « pas besoin de déboiser » pour soutenir son agriculture. « Nous allons pouvoir vivre sans abattre des arbres, sans brûler » des forêts, a-t-il assuré, insistant sur son objectif de « déforestation zéro en Amazonie », alors que la communauté internationale attend de lui des gestes forts.

« Notre objectif est d’atteindre l’objectif de déforestation zéro en Amazonie. Zéro émission de gaz à effet de serre dans la matrice énergétique, a affirmé Lula da Silva durant son discours d’investiture au Congrès. Le Brésil n’a pas besoin de défricher pour conserver, pour maintenir et pour repousser sa stratégique frontière agricole. Ce n’est pas la peine de couper un seul arbre. Il suffit de replanter les 30 millions d’hectares de terres qui ont été dégradées. Ainsi nous pourrons vivre sans couper du bois, sans brûlis, et sans avoir besoin d’envahir nos écosystèmes ».

Lula souhaite ainsi faire du Brésil l’un des principaux producteurs alimentaires du monde, une superpuissance verte. Dans cette optique, il a donc réaffirmé son engagement à mettre fin à la déforestation en Amazonie, qui a atteint son niveau le plus élevé depuis 15 ans sous le mandat de Jair Bolsonaro. La déforestation en Amazonie a en effet progressé de près de 60% lors du mandat du président sortant d’extrême droite, rendant encore plus urgente la tâche qui attend le nouveau président brésilien.

« En Amazonie, nous avons une grande zone couverte par des forêts publiques qui devraient être protégées. On parle de 56 millions d’hectares de forêts bien préservées. C’est de la taille de l’Espagne ! Si le gouvernement décide d’allouer ces terres à la conservation ou en fait des terres pour les peuples autochtones, il peut réduire drastiquement et rapidement les taux de déforestation, en un ou deux ans », a analysé Paulo Moutinho, scientifique au Centre de recherches environnementales sur l’Amazonie à Belém, estimant qu’il y a des actions à mettre en place très rapidement pour freiner la déforestation.

Et le chercheur de noter que « l’autre point est de faire un usage durable des richesses de la biodiversité amazonienne. On appelle ça la bioéconomie au Brésil. Cela ouvre des possibilités très intéressantes en matière d’investissements autour de la protection de la nature. Il y a des choses à faire pour réduire la déforestation et y parvenir rapidement. Mais il faudra de la volonté politique. Et puis il faudra s’attaquer au crime organisé. L’extraction d’or et l’exploitation minière illégale, les hectares de forêts publiques envahis, le trafic de drogue et d’armes… Ce crime organisé doit être éliminé d’Amazonie ».

Pour mener ce combat contre la déforestation, la nomination la plus emblématique du gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva est celle de Marina Silva, 64 ans, qui a déjà été ministre de l’Environnement de Lula de 2003 à 2008. Ce ministère revêt désormais une importance cruciale aux yeux de la communauté internationale.

Moctar FICOU / VivAfrik

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