Le rapport de l’ONG britannique « Christian Aid » livre les 10 catastrophes naturelles les plus coûteuses en 2022

L’Organisation non gouvernementale (ONG) religieuse britannique « Christian Aid » a, dans un rapport, basé sur l’impact économique des pires catastrophes naturelles d’ordre climatique : tempêtes, inondations et sécheresses a publié son classement annuel des dix catastrophes naturelles les plus coûteuses en 2022. Selon l’étude, les dommages causés par les événements météorologiques pourraient coûter plus de 168 milliards USD aux assureurs (hors tempête hivernale des USA de fin décembre 2022).

Le rapport prend uniquement en compte le montant des pertes assurées, ce qui signifie que les coûts économiques réels sont beaucoup plus élevés. La tempête hivernale de décembre 2022 aux Etats-Unis pourrait alourdir davantage la facture pour l’ensemble du marché des assurances.

Le rapport qui exclue les séismes et l’activité des volcans souligne que ces catastrophes concernent l’ensemble des continents habités sur la planète, et que celles-ci sont pour la plupart attribuables au réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Où et quand ont-elles sévi ?

De tous les désastres climatiques de l’année qui s’achève, c’est l’ouragan Ian qui fut le plus coûteux, ayant provoqué des dégâts estimés à 100 milliards de dollars américains (environ 94 milliards d’euros). Cette violente tempête, qui a balayé le sud-est des Etats-Unis et Cuba au mois de septembre 2022, a également tué 130 personnes et conduit à l’évacuation de plus de 40 000 autres.

Parmi les dix catastrophes naturelles les plus coûteuses, figurent également les inondations subies par le Pakistan entre juin et septembre 2022, représentant 5,6 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) de dégâts portant sur des biens assurés, sur 30 milliards de dollars au total estimés par la Banque mondiale. Mais c’est surtout en matière d’impact humain que ce désastre se démarque. Il constitue en effet le plus meurtrier d’entre tous, avec 1739 morts recensés et sept millions de personnes déplacées, a repris le site d’information geo.fr qui cite l’ONG britannique.

Et la même source de lister les huit autres catastrophes climatiques les plus coûteuses recensées par l’ONG religieuse britannique « Christian Aid » en 2022. Parmi celles-ci, l’Organisation non gouvernementale retient :

• La tempête Eunice qui a sévi en Europe (Belgique, Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Pologne et Royaume-Uni) en février, avec 16 morts et au moins 4,3 milliards de dollars de dégâts ;
• Les inondations dans l’est de l’Australie entre février et mars, avec 27 morts, plus de 60.000 déplacés et au moins 7,5 milliards de dollars ;
• Les inondations en Afrique du Sud avec 459 morts, plus de 40.000 déplacés et au moins 3 milliards de dollars ;
• Les inondations en Chine entre juin et septembre avec 239 déplacés et plus de 12,3 milliards de dollars ;
• La sécheresse estivale en Europe avec plus de 20 milliards de dollars ;
• L’ouragan Fiona, un cyclone tropical qui a balayé les Caraïbes et le Canada en septembre, faisant au moins 25 morts, 13.000 déplacés et plus de 3 milliards de dollars ;
• La sécheresse au Brésil tout au long de l’année, avec plus de 4 milliards de dollars ;
• La sécheresse en Chine tout au long de l’année, avec plus de 8,4 milliards de dollars.

Les dégâts économiques, pas forcément le meilleur indicateur de l’impact des catastrophes

Selon geo.fr, le rapport mentionne par ailleurs des catastrophes climatiques qui, ne figurant certes pas parmi les plus coûteuses, ont tout de même bouleversé les sociétés humaines et les écosystèmes naturels. Il s’agit des inondations qui ont respectivement touché la Malaisie, le Brésil et l’Afrique de l’ouest, de la sécheresse prolongée en Afrique de l’est, de la vague de chaleur en Inde et au Pakistan ainsi qu’en Arctique et en Antarctique, de l’incendie sur la Terre de feu au Chili, des tempêtes successives en Afrique du Sud-Est et de la tempête Nalgae aux Philippines, et du cyclone Sitrang au Bangladesh.

En effet, les dégâts économiques des catastrophes ne sont pas toujours révélateurs des conséquences humaines et écologiques de celles-ci, en particulier dans les pays les moins avancés. Les infrastructures y sont en effet moins développées – leur destruction représentant donc, logiquement, des sommes plus faibles – alors que les moyens consacrés à l’alerte, à l’évacuation, aux soins d’urgence des blessés et à l’hébergement des déplacés (pourtant essentiel pour éviter la propagation des épidémies après coup) y sont en revanche moins importants, a-t-on appris des données de l’ONG.

« Le fait que dix catastrophes climatiques distinctes aient eu lieu l’année dernière et aient coûté chacune plus de 3 milliards de dollars montre bien le coût financier de l’inaction face à la crise climatique. Mais derrière les chiffres, il y a des millions d’histoires de pertes et de souffrances humaines », souligne ainsi Patrick Watt, directeur général de Christian Aid, cité par le Guardian. « Sans une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre, ce bilan humain et financier ne fera qu’augmenter », s’est-il désolé.

Pour l’ONG, ce rapport montre l’importance du « global shield », le bouclier financier annoncé à la COP27 Climat afin d’indemniser les populations des pays les plus pauvres pour les pertes et les dommages subis. « Le coût humain du changement climatique est visible dans les maisons emportées par les inondations, les êtres chers tués par les tempêtes, et les moyens de subsistance détruits par la sécheresse », a insisté le porte-parole dans colonnes du Guardian. « Cette année (Ndlr : 2022) a été dévastatrice si vous avez eu la malchance d’habiter sur la ligne de front de la crise climatique ».

Tableau récapitulatif des dix catastrophes naturelles les plus coûteuses en 2022 En milliards USD

Moctar FICOU / VivAfrik