Les priorités de l’équipe gouvernementale togolaise pour 2023 incluent l’agriculture, l’économie numérique et les infrastructures. Mais le secteur agricole occupe une bonne part des priorités du gouvernement avec une dizaine d’actions phares retenues en faveur du monde agricole au Togo. C’est pourquoi le département du ministère de l’agriculture va absorber 52,4 milliards FCFA, soit 3,4% du montant alloué aux ministères et institutions du pays.
Se prononçant sur les ambitions du gouvernement, le ministre de l’Economie et des Finances, Yaya Sani, devant les députés lors de l’adoption de la loi de finances 2023 a laissé entendre que « le gouvernement ambitionne de faire de l’agriculture un véritable moteur de croissance et de création d’emplois à travers l’amélioration de la productivité et des rendements agricoles, le renforcement des industries de transformation agro-alimentaires et le développement de l’agriculture à haute valeur ajouté, l’amélioration de l’accès au financement et l’accès aux marchés aux agriculteurs ».
Ce budget exercice 2023 faut-il le rappeler s’équilibre en recettes et en dépenses à 1 957,9 milliards FCFA, soit une hausse de 4,4% par rapport à la loi de finances rectificative 2022.
« La loi de finances a été élaborée dans un contexte international marqué par les effets persistants de la crise sanitaire et les conséquences du conflit russo-ukrainien. Ces crises ont entrainé de fortes tensions inflationnistes et le resserrement des politiques monétaires induisant le ralentissement des activités économiques », a rappelé Sani Yaya, le ministre de l’Economie et des Finances.
La loi de finances 2023 adoptée
S’exprimant sur les actions retenues pour l’année 2023, le ministre liste la poursuite du programme d’aménagement des ZAAP (Zones d’aménagement agricoles planifiées) dont l’objectif est ‘’un canton, une ZAAP’’ et la construction d’au moins un forage sur chaque site ZAAP pour le développement du maraîchage.
« L’année prochaine connaîtra aussi la mise en œuvre d’un programme de résilience des systèmes alimentaires ; le développement de l’entreprenariat féminin, tout comme la promotion, la transformation et la commercialisation de produits agroalimentaires », a fait valoir Yaya Sani.
A l’en croire, le gouvernement s’engage également à la réalisation d’une étude prospective pour la mobilisation des eaux pour l’agriculture irriguée ainsi que la réalisation d’une étude diagnostique des besoins en équipements et services d’irrigation.
Autres chantiers dans le secteur de l’agriculture en 2023, la construction d’un abattoir équipé dans l’IFAD de Barkoissi et la poursuite de l’élaboration du schéma directeur de l’agriculture irriguée. Il est aussi prévu la poursuite de la mise en place de l’agropole de Kara.
Le ministre n’a pas, enfin, passé sous silence l’effort et la volonté affiché par les honorables députés après l’adoption de cette loi. « Je voudrais saisir cette occasion pour remercier, une fois encore, au nom du Président de la République, l’Assemblée nationale pour sa disponibilité à accompagner, dans le strict respect de son indépendance et sa mission de contrôle de l’action gouvernemental, les différents programmes de développement initiés au profit de nos laborieuses populations. Le vote de cette loi en est un témoignage certain ».
Moctar FICOU / VivAfrik