L’atteinte de l’objectif Faim zéro d’ici à 2030 est compromise notamment dans le continent noir en raison de l’augmentation de la faim et de la persistance de la malnutrition. Dans les régions du Sahel et de la Corne de l’Afrique frappées par des épidémies dues aux migrations, la sécheresse et les inondations ont plongé 76 millions de personnes dans l’insécurité alimentaire.
Les catastrophes climatiques qui frappent une douzaine de pays africains menacent le développement physique et mental de toute une génération. La situation pourrait s’aggraver davantage en 2023, a averti au site d’information comprendre.media, le directeur de la Fondation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Anil Soni.
La sécheresse extrême observée dans la Corne de l’Afrique, ainsi que les inondations et les pénuries d’eau dans la région du Sahel, ont plongé 76 millions de personnes dans l’insécurité alimentaire. Ces événements climatiques extrêmes favorisent la malnutrition chez les nourrissons, a déploré Anil Soni. Ils contribuent également à la propagation des épidémies, car les populations migrent à la recherche d’eau et de nourriture et les systèmes de santé, débordés, peinent à réagir.
La combinaison de la faim et des conflits « va affecter le développement physique et mental des enfants pour les générations à venir », a déclaré Anil Soni dans une interview mercredi. « Que nous perdions des millions de vies ou moins, je pense que cela dépend de la rapidité de notre action », a-t-il renchéri dans les colonnes de comprendre.media.
Une situation humanitaire catastrophique
Le site d’information précise que dans les régions du Sahel et de la Corne de l’Afrique, 15 millions de personnes ont migré à l’intérieur de leurs pays en raison de catastrophes climatiques et de conflits. Le Nigeria, le Burkina Faso, l’Éthiopie, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud sont parmi les nations les plus touchées.
Il y a actuellement des épidémies de choléra dans sept pays des deux régions et de rougeole dans huit. Six pays sont aux prises avec des épidémies de fièvre jaune. On note des cas d’hépatite E, de dengue, d’anthrax et de méningite.
Et Anil Soni d’avertir à comprendre.media : « il n’y a aucune raison de croire que le temps de l’année prochaine sera meilleur que celui de cette année. Ce que vous voyez, c’est que d’année en année, les choses empirent. Je suis convaincu, malheureusement, qu’il y aura plus de personnes dans le besoin l’année prochaine qu’aujourd’hui ».
Moctar FICOU / VivAfrik