La présidente du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (CN-ITIE) a fait savoir, jeudi 22 décembre 2022 à Dakar que le secteur extractif a injecté 223,15 milliards FCFA en 2021 au profit de l’économie nationale, dont 206,04 FCFA milliards pour le budget de l’Etat.
Awa Marie Coll Seck qui s’exprimait lors de l’atelier de partage du rapport ITIE 2021 et du premier semestre 2022 a laissé entendre que « les résultats et conclusions des rapports ITIE 2021 font état d’une contribution du secteur extractif de 223,15 milliards FCFA dont 206,04 FCFA milliards affectés au budget de l’Etat ».
A ce propos, elle a précisé que le Comité national ITIE a, cette année, fait « l’option stratégique » de publier les données portant sur l’année fiscale 2021 et sur le premier semestre de l’année fiscale 2022 afin de « relever le défi de la divulgation en temps réel et systématique et de renforcer la divulgation intégrée ».
Poursuivant son allocution, Awa Marie Coll Seck a souligné : « la publication des conclusions des rapports ITIE est devenue un moment attendu pour faire la cartographie et le diagnostic de la chaîne de valeur du secteur et d’impulser des réformes par la formulation des recommandations ».
A l’en croire, les revenus du secteur extractif ont connu une hausse de 38,99 milliards par rapport à l’année fiscale 2020, soit une augmentation de 21,8%.
L’essentiel de la contribution provient du secteur minier qui connaît une augmentation de 40,16 milliards FCFA, passant de 162,85 milliards FCFA en 2020 à 203 milliards FCFA en 2021, a indiqué la ministre d’Etat et présidente de l’ITIE Sénégal, Awa Marie Coll Seck.
Cette évolution dans le secteur minier « résulte directement de l’augmentation des productions d’or, la hausse des prix du zircon et des phosphates entre 2020 et 2021 » et de la « hausse des redevances minières payées par les mines d’or (Sabodala-Massawa et Mako), passant de 17 milliards 847 millions FCFA en 2020 à plus de 25 milliards en 2021 », selon Mme Seck.
« Les paiements cumulés de Barrick Gold de 9 milliards 678 millions FCFA au titre de redressements fiscaux ainsi que l’évolution des paiements perçus par le Trésor au titre des dividendes et de l’IRVM et de l’Impôt sur les sociétés (IS) recouvrés par les Impôts », ont aussi fortement contribué à cette évolution, a-t-elle ajouté.
S’agissant de la fourniture des biens et services, la ministre d’Etat a souligné que le volume des transactions effectuées avec les fournisseurs locaux du secteur minier s’élève à 256 milliards 927 millions FCFA, tandis que les transactions effectuées avec les fournisseurs étrangers correspondent à 810 milliards 730 millions FCFA.
Sur ce point, Mme Seck a noté, à la lumière de ces données, « les parts de marché des entreprises locales restent modestes ». D’où l’urgence, selon elle, « d’analyser davantage les données du rapport ITIE pour éclairer » les politiques publiques en la matière. A cet égard, le comité national ITIE salue « les efforts de réformes de contenu local intervenus dans le secteur extractif », a-t-elle dit.
Dans la même veine, elle a invité les entreprises du secteur extractif à « renforcer la redevabilité environnementale et sociale ». « Le rapport ITIE indique que pour cette année les entreprises ont payé plus de 4 milliards FCFA au titre des dépenses sociales. Les dépenses environnementales restent encore faibles », a-t-elle déploré.
Pour le secteur des hydrocarbures, les transactions effectuées avec les fournisseurs locaux s’élèvent à 113,538 milliards FCFA. Avec les fournisseurs étrangers du secteur pétrolier, les transactions sont estimées à 675,290 milliards FCFA.
« A la lumière de ces données, on remarque que les parts de marché des entreprises locales restent modestes, d’où l’urgence d’analyser davantage les données du rapport ITIE pour éclairer les politiques publiques en la matière », a plaidé la présidente de l’ITIE Sénégal, Awa Marie Coll Seck, saluant au passage les efforts de réformes de contenu local intervenus dans le secteur.
Moctar FICOU / VivAfrik