Un accord historique visant à enrayer la destruction de la biodiversité adoptée à la COP15 à Montréal (Canada)

0

Dans le cadre de la COP15 à Montréal, les pays du monde entier sont parvenus à un accord historique pour mieux protéger la biodiversité de la planète et des ressources indispensables à l’humanité. Principale avancée : les zones protégées et les fonds accordés à la défense de la biodiversité sont étendus. L’appel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, qui avait appelé les nations participantes à conclure un « pacte de paix avec la nature », a donc été entendu. Suffisant pour les pays du monde entier à adopter, lundi 19 décembre 2022, un accord historique à Montréal après quatre années de négociations difficiles. Un texte validé par plus de 190 États sous la présidence chinoise de la COP15.

« L’accord a été adopté », a déclaré Huang Runqiu, le président chinois de la COP15, lors d’une séance plénière organisée en pleine nuit, avant de laisser retomber son marteau sous les applaudissements des délégués aux traits tirés par la fatigue.

En termes clairs, la Chine, qui assure la présidence de la COP15, est parvenue à trouver un consensus sur un texte de compromis qui intègre des avancées sur les zones à protéger et sur le déblocage de nouveaux moyens financiers pour les pays du Sud.

Protéger 30 % de la planète d’ici à 2030

Après quatre années de négociations difficiles, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, plus de 190 États sont parvenus à un accord sous l’égide de la Chine, présidente de la COP15, malgré une opposition de la République démocratique du Congo (RDC).

Ce « pacte de paix avec la nature » appelé « accord de Kunming-Montréal » vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique. Les pays se sont mis d’accord sur une feuille de route visant notamment à protéger 30 % de la planète d’ici à 2030 et à débloquer 30 milliards de dollars d’aide annuelle à la conservation pour les pays en développement. Cette cible, la plus connue de la vingtaine de mesures, a été présentée comme l’équivalent pour la biodiversité de l’objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. A ce jour, 17% des terres et 8% des mers sont protégées. Il donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80% de la biodiversité subsistante sur Terre.

« Nous avons ensemble franchi un pas historique », s’est félicité Steven Guilbeault, le ministre de l’Environnement du Canada, pays hôte du sommet. 

Satisfaction des ONG

La santé des forêts, des océans, des animaux et de toute la biodiversité est à la base de la force et de la stabilité de notre société. La nature a besoin de notre aide, a insisté Steven Guilbeault. Les ONG engagées pour la biodiversité ont également affiché leurs satisfactions.  « Les élans, les tortues de mer, les perroquets, les rhinocéros, les fougères rares font partie du million d’espèces dont les perspectives d’avenir seront considérablement améliorées » par cet accord, a déclaré Brian O’Donnell, de l’ONG Campaign for nature. « Protéger au moins 30% des terres et des mers d’ici à 2030 est la nouvelle étoile polaire que nous utiliserons pour naviguer vers le rétablissement de la nature », a expliqué Masha Kalinina de l’ONG Pew Charitable Trusts.

La question financière est restée jusqu’au bout au cœur des débats

Le texte propose de restaurer 30 % des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides. Et pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, la Chine propose par ailleurs d’atteindre « au moins 20 milliards de dollars » d’aide internationale annuelle pour la biodiversité d’ici à 2025 et « au moins 30 milliards d’ici à 2030 ».

Les discussions ont bien failli achopper sur cette question financière, restée jusqu’au bout au cœur des débats même pendant la session plénière d’adoption avec des objections de plusieurs pays africains. Comme lors des discussions sur le climat en Egypte en novembre 2022, cela a créé des tensions entre pays riches et pays du Sud.

En échange de leurs efforts, les pays les moins développés réclamaient aux pays riches 100 milliards de dollars par an. Soit au moins 10 fois l’aide internationale actuelle pour la biodiversité. Outre les subventions, les pays du Sud poussaient aussi fortement à la création d’un fonds mondial consacré à la biodiversité – une question de principe – à l’image de celui obtenu en novembre 2022 pour les aider à affronter les dégâts climatiques.

Moctar FICOU / VivAfrik

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.