Il urge de changer notre modèle économique de façon à limiter au maximum notre impact sur le milieu naturel pour protéger la biodiversité. En clair, il faut imiter la déforestation, limiter l’artificialisation des milieux naturels et préserver au maximum les espaces naturels. C’est dans cette optique que le gouvernement du Canada a annoncé des investissements supplémentaires de 255 millions de dollars pour protéger la biodiversité dans les pays en développement, en plus d’aider à y renforcer la résilience climatique.
Le 16 décembre 2022, à l’occasion de la COP15 à Montréal au Canada, la ministre Canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, au nom du ministre du Développement international et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Pacifique Canada, Harjit S. Sajjan, ont annoncé un financement de 255 millions de dollars pour aider les pays en développement à assurer un avenir solide, notamment en luttant contre les changements climatiques, en protégeant la nature et en soutenant des économies locales résilientes. Cet investissement s’ajoute à l’aide de 350 millions de dollars annoncée par le Premier ministre, Justin Trudeau.
Rappelons que la plus grande part de la biodiversité mondiale se trouve dans les pays en développement où les répercussions les plus importantes de la double crise de la perte de biodiversité et des changements climatiques se font sentir.
Le but visé est d’unir le monde autour de l’objectif ambitieux consistant à protéger 30 % des terres et mers du globe d’ici à 2030, selon M. Trudeau, en reprenant la feuille de route dite du « 30 x 30 », évoquée à de nombreuses reprises depuis le début de la conférence.
La science nous dit que c’est le minimum pour la survie et le maintien à long terme de notre planète, a, de son côté, évoqué Steven Guilbeault.
Pour Mélanie Joly, la perte de la biodiversité, comme les changements climatiques, ne connaît pas de frontières.
A travers ce financement, le Canada continue de démontrer son engagement à travailler avec des partenaires nationaux et internationaux pour protéger la nature, mettre fin à la perte de biodiversité et bâtir un avenir durable pour les générations à venir. Le pays d’Amérique du Nord s’est également joint à des pays aux vues similaires pour appuyer une déclaration commune des donateurs qui prévoit l’octroi de milliards de dollars de la part de la communauté internationale, y compris des banques multilatérales de développement, pour protéger et restaurer la nature.
Le financement est principalement alloué au Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le mécanisme de financement de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, ce qui fait du Canada le 7ème plus important pays donateur à ce fonds. Depuis un an, c’est 1,5 milliard de dollars que le Canada a investis dans le FEM. Le financement ira également au projet Action féministe pour le climat en Afrique de l’Ouest, à l’Initiative de financement de la biodiversité du Programme des Nations Unies pour le développement (BIOFIN) et à la Stratégie de reboisement « Forêts du Maroc 2020-2030 ».
Un message aux pays en développement
Les pays les plus riches n’avaient pas tenu leurs promesses de financement envers les pays en développement dans le passé et que cela avait créé un « déficit de confiance » chez ces derniers, a souligné, vendredi 16 décembre 2022, la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, qui s’est jointe aux discussions de la COP15.
Plus tôt cette semaine, des dizaines de pays, menés par le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique, ont réclamé à l’unisson des subventions financières d’au moins 100 milliards de dollars par an, ou 1 % du Produit intérieur brute (PIB) mondial jusqu’en 2030. Pour accueillir ces sommes, le Sud veut voir la création d’un nouveau fonds mondial pour la biodiversité, chose à laquelle s’opposent les pays riches, dont le Canada, privilégiant l’utilisation des fonds déjà existants comme le FEM.
En période de questions, les ministres Joly et Guilbeault ont été invités à expliquer quel message le Canada tentait d’envoyer aux pays en développement par cette nouvelle aide financière. « Le message, c’est : « nous vous entendons », et non seulement nous vous entendons, mais nous voulons appuyer vos efforts de conservation dans les pays en voie de développement », ont-ils répondu.
Moctar FICOU / VivAfrik