Les plaignants camerounais accusent le groupe Bolloré et ses plantations de palmiers de leur porter préjudice. Mercredi 14 décembre 2022, ils ont d’abord exprimé leur satisfaction après la décision de la cour d’appel de Versailles en France, qui fait des émules. « Sur le terrain, l’annonce a été favorablement accueillie. Et aujourd’hui, nous avons enregistré encore plus de plaignants qu’avant. Cette décision rendue a permis à ceux qui doutaient de comprendre qu’on peut encore influencer quelque chose face à un géant comme Bolloré, pour ne pas parler de Socapalm ici sur le terrain ».
Ces plaignants camerounais contre le groupe Bolloré dans l’affaire Socapalm s’exprimaient lors d’une conférence de presse à Kribi mercredi 14 décembre 2022, deux semaines après leur succès judiciaire en France.
La cour d’appel de Versailles a contraint l’entreprise à fournir les documents censés établir sa responsabilité dans les agissements de sa filiale camerounaise. Dans le détail, la justice française a exigé que Bolloré fournisse les procès-verbaux d’assemblées générales censés attester de son contrôle sur les plantations camerounaises de palmiers à huile, ce qui permettrait de demander au groupe français, en vertu de la loi de 2017, de réparer les dommages causés aux villageois sur leurs terres.
De l’avis d’une villageoise, « nos terres sont arides, elles ne sont plus fertiles, elles ne sont plus productives. Tu peux planter une bouture de manioc, et peu de temps après quand tu viens la déterrer, ce sont des racines, parce que nos terres n’ont plus assez de richesse ».
Connectés à 15 000 kilomètres de là, les plaignants cambodgiens racontent les difficultés à nourrir leurs animaux aux abords des plantations de caoutchouc de Socfin KCD, filiale de Socfin, la maison mère de Bolloré. Ils ont lancé une procédure judiciaire parallèle à celle des villageois camerounais.
Moctar FICOU / VivAfrik