Un Conseil régional de développement (CRD) spécial a été consacré au Lac Rose, mardi 13 décembre 2022 à Diamniadio. Les ministres de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, son homologue de l’Eau et de l’Assainissement et le ministre délégué chargé de la Prévention des inondations ont pris part à ce CRD spécial sur la question, à Diamniadio. Les conclusions seront transmises au chef de l’Etat, pour des solutions urgentes.
L’objectif de ce CRD est de trouver des solutions urgentes et durables pour la sauvegarde de l’écosystème du Lac Rose. Il fait suite aux difficultés liées aux ruissellements de quantités importantes d’eau vers le Lac, qui a fini par causer un impact considérable sur les activités de production de sel mais en même temps sur les activités touristiques notamment au niveau des réceptifs.
Le Conseil régional de développement a été une occasion pour les différentes parties prenantes de faire une revue des difficultés auxquelles le Lac Rose est confronté, afin d’en trouver les explications et de leurs adresser des solutions. Avec les pluies enregistrées cette année, le lac a reçu une grande quantité d’eaux de ruissellement qui ont fini d’élever le niveau du lac, mettant, du coup, en péril l’exploitation du sel, les installations hôtelières autour du lac et son potentiel touristique.
Les universitaires présents à la rencontre ont indexé l’action anthropique en liaison avec les projets développés sur le site, dans le cadre du Pôle urbain, avec notamment les coupes sur la bande de filaos qui facilitent l’érosion éolienne et l’ensablement d’une part et, d’autre part, l’accélération du ruissellement. En effet, le lac est menacé par le ruissellement trop grand qui se déverse dans son bassin. C’est ce qui explique la tenue de ce CRD spécial sur le Lac Rose, sur la préservation de l’écosystème, mais également sur l’activité économique qui l’entoure.
Le CRD co-présidé par le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Alioune Ndoye et son collègue de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam. Selon le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, « le Lac Rose est quelque chose de très sensible avec une augmentation exponentielle de la population qui est autour de cette zone avec les conséquences qui vont avec. Mais également les réalités environnementales de l’écosystème qui sont là. Aujourd’hui on parle de Lac Rose, mais il ne l’est plus, l’exploitation du sel n’y est pas possible parce que de 3 m de profondeur on est à plus de 6 m. Donc tout ceci fait qu’aujourd’hui il faut des actions urgentes et nous avons demandé à nos scientifiques de nous résumer tout ce travail qui vient d’être exposé afin que l’on puisse proposer au chef de l’État des pistes de solutions urgentes. Il faut scinder le travail à court terme, tout de suite urgentes, et celles qui devraient l’être à moyen et long terme ».
Pour sa part, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement a convoqué la rencontre pour expliquer la situation. « Nous avons demandé aux services de l’Etat de tout faire pour limiter les ruissellements qui vont vers le Lac Rose. Des ruissellements qui ont été très importants cette année, à cause des quantités importantes de pluies qui sont tombées. Je rappelle que, dans cette zone, cette année, nous avons eu 358mm de pluies, en cumul sur l’hivernage ; alors que la moyenne sur la période 1991-2020 était de 396mm. C’est cela qui a fait qu’on a eu cette quantité d’eau », a dit Serigne Mbaye Thiam.
Au terme des travaux de l’atelier, les scientifiques présents à la séance ont été donc chargés de rédiger les conclusions, dans un délai de quatre jours. Des conclusions pour que des solutions immédiates, à court termes, soient apportées, et d’autres plus durables et structurantes.
Moctar FICOU / VivAfrik