COP15 sur la Biodiversité : L’Afrique du Sud ne veut pas d’« un accord sur papier sans réelle possibilité de mise en œuvre »

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La ministre de l’Environnement, des Forêts et des Pêches Sud-africaine a réitéré l’importance d’obtenir les ressources financières afin de mettre en œuvre les objectifs de conservation de la biodiversité dans son pays. S’exprimant lors de la 15ème Conférence des parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies, ouverte mercredi 7 décembre 2022 au Canada, Barbara Creecy a laissé entendre : « ce que l’on ne veut pas voir, c’est une situation où nous obtenons un accord sur papier mais sans réelle possibilité de mise en œuvre. Cela signifie que nous pensons qu’un fond global pour la biodiversité devrait être établi ».

Cette rencontre planétaire qui se déroulera jusqu’au 19 décembre 2022 à Montréal rassemble des gouvernements du monde entier (196 parties).

Rappelons que l’Afrique du Sud est placée parmi les 17 pays où la biodiversité est la plus riche. Le pays a tout intérêt de voir les négociations aboutir à une collaboration internationale prônant des objectifs ambitieux pour protéger la biodiversité.

L’objectif des délégations nationales qui prennent part à cette COP15 au Canada pendant les deux semaines que dureront les échanges, est d’aboutir à un accord international avec des engagements concrets d’ici à 2030 pour protéger la nature. En attendant de voir si la conférence tiendra ses promesses, l’on ne peut que saluer la tenue de cette rencontre qui traduit la prise de conscience de l’humanité quant à la dégradation accélérée des ressources de la planète du fait des modes de production et de consommation de l’homme  et des conséquences néfastes qui en résultent. Les chiffres, en effet, montrent toute l’urgence qu’il y a à agir. 69% des populations vertébrées ont disparu en 50 ans et trois quarts des écosystèmes de la surface terrestre, ont déjà été dégradés par les activités humaines, alors qu’ils sont à la base de nos économies, de notre alimentation, de l’eau que l’on boit ou encore de notre santé.

La protection de la nature et les stratégies à établir pour enrayer l’érosion de la biodiversité, sont à l’honneur à Montréal. Les pays partenaires devront définir de nouveaux objectifs et élaborer un plan d’action ambitieux afin de protéger la nature au cours de la prochaine décennie avec pour dessein mettre fin à la perte de biodiversité dans le monde et renverser la vapeur.

« Avec notre appétit sans limite, pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive. Nous traitons la nature comme s’il s’agissait de toilettes. Et nous nous suicidons par procuration. Car, la perte de la biodiversité s’accompagne d’un coût humain extrêmement fort. Un coût que nous mesurons en voyant les emplois perdus, la faim et les morts », a regretté le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence.

Cette perte de la biodiversité s’accélère de façon dramatique, or la biodiversité forme le maillage de vie dont nous dépendons pour tant de choses – nourriture, eau, médicaments, climat stable, croissance économique, etc. Les changements climatiques affectent négativement la biodiversité mondiale. Pourtant, la diversité biologique permet de réduire l’ampleur des changements climatiques. Les émissions de carbone dans l’atmosphère, sont absorbées pour moitié, par la terre et les océans. Ces écosystèmes – et la biodiversité qu’ils contiennent – représentent des puits de carbone naturels, fournissant des solutions dites fondées sur la nature aux changements climatiques. 

Moctar FICOU / VivAfrik

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